Agrumes : une récolte dans la moyenne mais des incertitudes de marché
Les dernières prévisions de récoltes pour l’hémisphère Nord ont été dévoilées lors du Congrès Mondial des agrumes.
Les dernières prévisions de récoltes pour l’hémisphère Nord ont été dévoilées lors du Congrès Mondial des agrumes.
La WCO (organisation mondiale des agrumes) a dévoilé le 16 novembre, à l’occasion de la 2e édition du Congrès Mondial des Agrumes les prévisions de campagne agrumes pour l’Hémisphère nord. Chine mise à part, les volumes globaux devraient atteindre 29,342 Mt, une baisse de -1,27 % par rapport à la dernière saison.
Une hausse de 3% au global
« Les tendances sont très variables selon les espèces et les pays producteurs, précise Philippe Binard, secrétaire général de la WCO. Les producteurs européens sont en baisse (-9 % en Grèce, -8 % en Espagne, -3 % en Italie), impactés par de fortes pluies et une tempête tropicale en Sicile tandis que la rive sud de la Méditerranée est en hausse, en particulier en Israël (+27 %) avec une saison plus précoce et la Turquie (+22 %), tandis que le Maroc (+6 %) aurait une semaine de retard. L’Égypte, avec moins d’oranges et plus de petits agrumes, devrait être stable tandis que la Tunisie baisserait de -22 %. La récolte américaine (Arizona, Californie, Floride, Texas) diminuerait de -12 % à 5,5 Mt. » En y ajoutant les données de la Chine, qui prévoit 53,9 Mt (+ 5 %), l’hémisphère nord annonce une récolte 2021-2022 à 83 Mt, en hausse de 3 % au global.
Interrogation
Pour le bassin méditerranéen, c’est donc une estimation de récolte proche de la moyenne, à 23,9 Mt (+1 % sur un an, +2 % sur la moyenne 4 ans). « Mais comment se comporteront les marchés ?, interroge Éric Imbert du Cirad, en rappelant des éléments de contexte. Nous avons des automnes et hiver de plus en plus frais et humides, ce qui est négatif pour la production, la conservation et la consommation. Côté fruits concurrents, la récolte européenne des pommes est de retour à la moyenne tandis que celle de poire est la plus basse depuis 30 ans. La banane observe une forte production mais les prix vont être possiblement plus hauts aussi, pour suivre la hausse des coûts. Et les effets Covid ? La demande a connu un pic pendant la pandémie et le confinement mais seulement pendant un moment. Et le Covid peut continuer à impacter fortement les coûts. À ceci s’ajoute un manque de capacité en fret – arrêt de lignes, etc. – en conventionnel comme sur les conteneurs. » Les opérateurs présents au Congrès ont aussi souligné la flambée des coûts : fret, packaging, fertilisants et autres intrants, ce qui vient impacter la compétitivité et les stratégies à long terme des producteurs et exportateurs.