Produire autrement
Agroécologie : deux témoignages viennent présenter les efforts réalisés dans la filière
Le 18 décembre, lors de la conférence “Produisons autrement” mettant en avant les efforts réalisés par les agriculteurs, deux productions étaient à l’honneur : la banane et la pomme.
Lors de la conférence “Produisons autrement” organisée par le ministre de l’Agriculture au CESE, deux témoignages de la filière fruits sont venus donner un éclairage des efforts menés par la filière pour produire mieux avec moins. L’une était arboricultrice dans les Hautes-Alpes, Marie-Pierre Liautaud. « Cette démarche est liée à l’organisation de notre filière en production de Golden Label Rouge, on avait déjà recherché plusieurs solutions pour limiter l’utilisation d’intrants et puis c’est une conviction personnelle », note-t-elle, prenant l’exemple de la production intégrée dans les vergers avec l’utilisation d’auxiliaires et la limitation du désherbage. Pour favoriser la mise en marché des pommes, une OP a été créée ainsi qu’un bureau de vente : Alp’Union. Elle commercialise 50 000 t de pommes, 60 % en GMS et 40 % à l’export. « Dans l’OP, nous sommes convaincus du bienfait de notre démarche. » Quant aux revenus, elle regrette trop souvent : « nous faisons face à des difficultés d’homologation de produits de protection de nos vergers, des produits indispensables à la production afin de valoriser nos fruits dignement auprès de nos clients. » De son côté Sébastien Zanoletti, directeur de l’innovation et du développement durable à l’UGPBAN, a rappelé les efforts des producteurs antillais : « Tout est parti de l’électrochoc du chlordécone. Il y a eu une volonté politique de préserver la filière antillaise banane. » Dès 2008, un plan banane durable était lancé soutenu par l’Etat, la région et le Cirad (budget de 50 M€). « Ce plan n’est pas juste la baisse de 50 % des intrants [objectif atteint dès 2011, NDLR], il y a un volet social et économique. Aujourd’hui, il nous reste un problème de cercosporiose. Il nous reste aussi à travailler sur la baisse de désherbants et bientôt nous n’utiliserons plus d’insecticides. Des démarches de progrès sont encore possibles. Nous avons l’ambition de lancer un deuxième plan banane durable, le premier doit s’achever fin 2013. Nous avons déjà des pistes pour le suivant (2014-2020), nous l’espérons avec un budget au moins similaire au premier (50 M€). » Des travaux seront effectués pour réduire l’usage de désherbants et d’engrais. « En 2013 nous travaillerons sur l’ACV avec un suivi fin tous les trois à quatre mois. Cela prendra en compte la production jusqu’à la commercialisation en rayon. Nous allons créer ainsi un outil spécifique à la banane des Antilles. » L’UGPBAN travaillera avec l’Institut technique tropical sur des filières de diversification et transformation avec l’appui d’autres filières régionales. Enfin, un groupe de travail se réunira en Guadeloupe, en mars, sous le patronage de la FAO, avec d’autres pays producteurs de bananes (Cuba, Windward Islands, République Dominicaine, Surinam, le Costa Rica et des pays producteurs d’Amérique Centrale) de façon à échanger sur les possibles améliorations de production et de diversification de la banane.