Agri Confiance veut être mieux reconnu par le consommateur
La certification des marques coopératives agricoles et agroalimentaires réfléchit à renforcer son message auprès des consommateurs. Cela passera par de la pédagogie.
La valorisation d'Agri Confiance auprès du consommateur fera l'objet de réflexions stratégiques dans les prochains mois.
C'est un beau plateau auquel les adhérents coopérateurs d'Agri Confiance étaient conviés à l'occasion de l'assemblée générale la semaine dernière. Jérôme Bédier, secrétaire général du groupe Carrefour, Eric Dumont, directeur de Pomona TerreAzur, et Christine Avelin, conseillère technique filière végétale et outre-mer au ministère de l'Agriculture, ont apporté leurs vues sur ce que pourrait (devrait) être la certification de produits. Et c'est la représentante du ministère qui aura posé les bases du débat : « La certification Agri Confiance veut-elle s'adresser au consommateur ou au BtoB ? » Eric Dumont a mentionné que la moitié de l'approvisionnement de TerreAzur s'effectuait avec les coopératives : « Que veut notre client aujourd'hui ? Des produits locaux, du goût, une garantie de sécurité et un produit pas cher. C'est la quadrature du cercle. TerreAzur, parce qu'il a développé une politique forte de qualité, recherche une traçabilité sécurisée, ce que la coopération apporte ici. » Le secrétaire général de Carrefour rappela que « dans le contexte actuel, la confiance du consommateur semble plus difficile à acquérir. Elle existe dans un système de réassurance. Il demeure très délicat d'expliquer à un consommateur l'intérêt d'une certification. La traçabilité n'est rappelée finalement qu'en temps de crise. Aujourd'hui, il faut être capable de communiquer positivement sur la valeur ajoutée qu'une telle démarche peut apporter aux consommateurs. Cela, c'est un travail à mener en commun. » Et d'ajouter qu'une certification doit être aussi un élément déclenchant d'achat chez le consommateur par rapport à d'autres produits. Le thème des filières courtes ne pouvait pas être évité. Il le fut avec circonspection. « La filière locale est quelquefois opposée au système agroalimentaire industriel. Le zèle des “localistes” est louable mais attention à ne pas remettre en cause un système qui a permis jusque là de nourrir les gens », avertissait Jérôme Bédier alors qu'Eric Dumont ajoutait « l'achat local pour l'achat local, cela peut mener à des situations comme celle de la crise E. Coli. » Un circuit court doit donc être pareillement sécurisé côté traçabilité. Plusieurs pistes furent lancées au cours des débats : l'adaptation de la distribution au traitement de petits volumes, le décalibrage de certaines variétés de fruits... Faire connaître de façon simple Agri Confiance aux consommateurs ne sera pas chose aisée (et sûrement onéreuse) mais Jean-Michel Delannoy, son président, l'a martelé : « le consommateur est prêt pour cela. »