Israël
Agrexco quitte Marseille pour les côtes italiennes
L’exportateur israélien met fin à quarante ans de partenariat avec le port de Marseille pour préférer le port ligure de Vado. En attendant Sète dans deux ans ?
C’est un coup de tonnerre qui a frappé le monde français de la manutention portuaire des fruits et légumes, la semaine dernière. L’exportateur israélien Agrexco a mis fin à une collaboration de quatre décennies avec le port de Marseille pour choisir comme nouveau port de débarquement de ses f&l le port de Vado, en Italie, sur les côtes de Ligurie.
Une telle annonce est un coup dur pour le port de Marseille : Agrexco faisait transiter par la place phocéenne 20 000 t de fruits et légumes, et il faut le souligner, il restait le dernier opérateur en conventionnel sur la place. Mais les rumeurs menaient bon train sur le port depuis le début de l’année. Les raisons avancées par l’exportateur israélien pour ce déplacement sont la politique tarifaire du site marseillais, semble-t-il bien moins attractive que ce que proposait le port italien. Les conséquences sont importantes pour l’activité du grand port maritime de Marseille (GPMM) et spécialement pour les deux entreprises de manutention, Marseille Manutention et Léon Vincent Fruits (toutes deux filiales du belge Sea-Invest). « Cela représente 12 000 à 14 000 journées de travail », expliquait à l’AFP Antoine Montoya, le secrétaire général CGT des dockers du bassin Est. Soit 15 % de l’activité. De plus, l’éventualité du repositionnement d’Agrexco sur le port de Sète a aussi été évoquée, le temps pour celui-ci de poursuivre les investissements nécessaires (200 ME sur dix ans, 21 ME déjà engagés). Ce qui pourrait peser sur la récupération du statut de point d’entrée communautaire du port de Sète, perdu fin 2007.
A Marseille, le dossier est désormais sur la table de Patrick Daher qui vient d’être élu président du Conseil de surveillance du GPMM, vendredi dernier, comme le demande désormais la réforme des ports autonomes français. Définissant sa fonction comme celle d’un médiateur, dans le communiqué annonçant son élection, il entend favoriser le dialogue et la transparence entre toutes les parties : « Je m’attacherai à ce qu’à court terme le Port soit une entreprise qui sert ses clients au meilleur coût. » Le dossier “fruits et légumes” s’avérerait donc le cas idoine pour cela.