Sud-Est
Agrexco à Sète : un problème de cuisine politique locale
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Jeudi, alors que le point 2 de la séance plénière du Conseil régional Languedoc-Roussillon portait sur la création de lignes passagers entre Sète et le Maghreb, Agrexco s’est invité dans l’hémicycle. A l’extérieur déjà, une trentaine de manifestants distribuait des tracts, issus d’un collectif qui s’oppose à la venue d’Agrexco sur le port de Sète. Et chacun a rapidement pu se rendre compte qu’en ce moment à Montpellier, économie, politique sur fond d’élection régionale ne font pas bon ménage. « Je m’étonne, a indiqué en préambule Georges Frêche, qu’Agrexco ait pu travailler pendant trente-cinq ans sur le port de Marseille, sans que le conflit israélo-palestinien ne soulève aucune protestation. C’est une indignation sélective. » Argument repris par la présidente du groupe écologiste : « La souffrance d’un peuple ne peut pas être mêlée à une querelle politicienne locale. Je respecte les personnes qui manifestent en bas de l’hôtel de Région, mais je refuse les amalgames. » Membre du collectif “Coalition contre Agrexco”, la PCF modère sa position : « Nous ne cautionnons pas l’entrée de produits illégaux provenant des colonies israéliennes en territoire palestinien. Mais nous refusons de céder à quelque amalgame que ce soit et nous exigeons que les règles imposées par la France et l’Union européenne soient scrupuleusement respectées. » Dans leurs argumentaires, la coalition dénonce « Agrexco, n°1 de la colonisation agricole », alors que la Confédération paysanne prévient qu’elle « refuse la complicité politico-économique qui entérinerait la politique coloniale d’un Etat et participerait à la destruction de milliers d’emplois en Languedoc-Roussillon ». Pour sa part, Georges Frêche avait publié un communiqué de presse, la veille : « Ne soyons pas dupes : la vertu dont se parent certains en utilisant la souffrance des peuples concernés, masque mal les usages de politique locale qu’ils souhaitent en réalité faire. »
Pour conclure Georges Frêche devait indiquer que la venue d’Agrexco et la construction d’un terminal fruitier générerait la création de 200 emplois et que pour cela, il avait reçu le soutien de trois syndicats de dockers sétois.