AG du Cerafel : année de “rééquilibrage” pour la production bretonne
Avec un chiffre d’affaires net en hausse de 20 % entre 2004 et 2005 à 340 millions d’euros, les 3 150 producteurs bretons retrouvent le même niveau d’activités qu’en 2003, a indiqué la semaine dernière le Cerafel, à l’occasion de son assemblée générale. Il s’agit d’une année de “rééquilibrage” après les fortes turbulences de la campagne 2004.
Sur 40 000 hectares, les Bretons ont récolté 656 000 tonnes de légumes frais auxquels il convient d’ajouter 1 500 tonnes de fraises et 114 500 tonnes de plants de pommes de terre. Les volumes exportés se situent en légumes frais à 31 % du total. Si les choux-fleurs dominent toujours en volumes, avec près de 300 000 tonnes, ce sont les tomates (174 000 tonnes) qui génèrent le plus de richesses : la moitié du chiffre d’affaires net régional.
Cependant, toutes les productions n’ont pas bénéficié de l’embellie de 2005. Le Cerafel cite en particulier les cultures “mécanisables” (endives, échalotes, oignons, carottes). “Nous alertons depuis longtemps les Pouvoirs publics sur les risques de délocalisation des productions “, explique Yvon Auffret, directeur du Cerafel.
Augmentation des surfaces céralières plantées en légumes
Du fait de la réforme de la PAC, certains pays comme l’Allemagne qui ont le choix de la régionalisation voient augmenter les surfaces céréalières plantées en légumes. Ainsi, Prince de Bretagne “ne vend plus un seul chou-fleur d’automne sur l’Allemagne qui en produit”, regrette Yvon Auffret. Un processus similaire prévaut en brocolis et en salade Iceberg. Pour l’instant, le débouché de la transformation compense ces méventes. La Bretagne a sorti du circuit du frais 30 % de ses volumes en brocolis en 2005.
“Mais à moyen terme, nous ne pourrons pas lutter face à des opérateurs allemands qui bénéficient d’un avantage en coût de main-d’œuvre (emploi de salariés polonais)”, craint le directeur du Cerafel.
Sur le marché français, le comité fait cette année un retour remarqué sur les écrans de télévision, pour la première fois depuis une dizaine d’années. Un investissement destiné à conforter la notoriété de la marque, et soutenir le développement des petits conditionnements dans les OP bretonnes.
La progression de la segmentation par les emballages s’accompagne en amont d’une forte politique de certification des exploitations. Le Cerafel avait mis en place Qualiprince il y a quelques années, qui transposait dans les fermes bretonnes le socle Agri Confiance. Les Bretons appliquent désormais le référentiel de la grande distribution EurepGap, et celui du hard discount, QS.