AG de l’UNCGFL : les grossistes se mettent en ordre de bataille
Le congrès de Marrakech annonce une politique de reconquête fondée sur la revalorisation du métier et l’implication dans les tendances porteuses de la consommation.
Localiser une assemblée générale à Marrakech n’est pas le fruit du hasard. Pour les grossistes, c’était souligner, d’une part, la nécessité de se retrouver entre eux et, d’autre part, d’affirmer ce nouveau positionnement, celui des “Terroirs du Monde” sur lesquels ils veulent s’appuyer. Et même si les tentations de baguenauder étaient grandes, l’attention des congressistes a été soutenue tout au long des travaux.
D’importantes décisions à prendre
“Face à l’inéluctable mondialisation et le renforcement de la distribution et de la production, explique Bernard Piton, président de l’UNCGFL, nous devons retrouver de la valeur stratégique.” Cela passe par élargir le sourcing produits au-delà de la France, aux “Terroirs du Monde” (donc des produits de contrainte, différenciant) et réactiver l’offre (le grossiste ne peut pas se positionner sur le premier prix) en la fondant sur le goût, l’innovation et l’accessibilité au produit. Corollaire : financer et diffuser l’innovation, être crédible face à une source étrangère demandera une restructuration des entreprises pour l’effet de taille.
Séduire la RHD
Trois engagements ont été pris. D’abord, moderniser l’image de la profession : cela passera, entre autres, par la création d’un Trophée récompensant les meilleures initiatives de la profession, qui sera remis pendant Fruit Logistica à Berlin.
Ensuite, renforcer l’engagement des grossistes auprès d’Aprifel : la perspective d’une ressource financière interprofessionnelle dédiée à la communication vers le secteur de la RHD a été plus qu’abordée. 3° engagement, ce positionnement sur les “Terroirs du Monde”. A noter aussi la création d’un club Qualité regroupant les sociétés sous démarche et également un durcissement à prévoir de la fédération sur le dossier des marchés publics et du GPEM/DA.
Philippe Bauwin et Gilles Vignaud, les deux co-présidents d’Interfel, étaient présents. Ce dernier a souligné l’importance de l’innovation dans la filière, encore peu présente et du réseau des Min, dans l’approvisionnement de proximité. Il en vint également sur l’interprofession : expliquant sa position entre la FCD et “un interlocuteur masqué”, représentant un “certain syndicalisme agricole”, il réaffirma la nécessité de “réussir d’abord l’enjeu de la première mise en marché. Si nous y arrivons, nous pourrons travailler ensemble sur une interprofession économique. Rien ne se fait sans ambition, mais ne se fera non plus sans le couple détaillant-grossiste.”