Pays de la Loire
Adaptation des maraîchers en légumes bio
Dans un contexte de concurrence exacerbée, les producteurs qui souhaitent la jouer collectif testent des mesures adéquates.
Les producteurs bio de la région des Pays de la Loire viennent de publier sur le site de la Cab (Coordination agrobiologique des Pays de Loire) le bilan de la campagne 2011-2012 et leur difficulté dans un marché qu'ils qualifient à maturité. Avec les mauvaises conditions climatiques, ils estiment avoir perdu en volumes 30 à 60 % en cultures de printemps et d'été. La perte en stockage – surtout en cucurbitacées – est essentiellement liée à des défauts de matière sèche et à un fort taux d'humidité à la récolte. Pour les cultures mises en place à l'automne comme les salades, l'implantation a été très difficile. Par ailleurs, les cultures de plein champ retardées par le mauvais temps sont entrées en compétition avec les cultures sous serres arrivées plus précocement. Elles n'ont donc pas été absorbées par la demande. En circuit long, les maraîchers bio observent une offre de plus en plus importante des coopératives conventionnelles. Ce qui, à leurs yeux, déstructure la filière, alors que « les organisations bio de producteurs au sein de CohéFLor au niveau national, tentent au contraire de jouer collectif. » En circuit court, l'année 2012 a vu une stagnation, voire même une légère diminution, des ventes pour certains. Fait marquant sur cette campagne, l'entraide entre maraîchers avec davantage d'échanges de légumes entre producteurs est en augmentation. Enfin, le marché de la restauration collective s'est stabilisé à son niveau de 2011 « malgré les annonces fortes des politiques, souligne Julien Taunay de la Cab. Le circuit des magasins spécialisés demeure globalement une valeur sûre malgré l'apparition d'une concurrence de plus en plus forte entre maraîchers. » Alors que les observatoires nationaux et régionaux observent de plus en plus de concurrence et une balance excédentaire, les maraîchers tentent de s'adapter. Au niveau de l'exploitation, les économies d'échelle ont commencé. Les assolements ont été modifiés. Les outils sont mutualisés, l'entraide renforcée. De nouveaux débouchés sont testés. Des débats internes sont lancés en Loire-Atlantique de même qu'un groupe d'échanges sur des références technico-économiques.