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Interview
« À terme, ouvrir le chantier de la pertinence de l’offre à la demande »

Élu président d’Interfel le 27 novembre dernier, Laurent Grandin présentera sa feuille route en janvier prochain. Il livre, pour FLD, ses premières impressions.

Laurent Grandin, président d'interfel
© Philippe Gautier - FLD

FLD : Nouveau président d’Interfel, vous inscrivez-vous en continuité ou en rupture de ce qui s’est fait précédemment ?

Laurent Grandin : Si l’expression n’était pas galvaudée, je dirais : changement dans la continuité. J’ai été vice-président pendant la mandature précédente et ai convenu de tout ce qui a été accompli. L’action de Bruno Dupont a permis de rassembler les familles avec une volonté d’apaisement et ensuite d’élargir Interfel en accueillant la restauration, les importateurs et d’autres syndicats agricoles. Cela se traduit aujourd’hui par un bureau qui intègre ces nouvelles familles. L’élaboration du plan de filière, voulu par l’exécutif et reconnu par lui comme l’un des plus accomplis, est un autre défi relevé qui s’inscrit, de facto, dans la continuité. Pas de rupture donc, mais des ambitions fortes.

FLD : Comment voyez-vous évoluer l’organisation entre Interfel et le CTIFL ?

L. G. : Pas vers une fusion en tout cas, car les natures des structures sont trop différentes. L’important est que la recherche soit orientée stratégiquement par ceux qui utiliseront les résultats. Les thèmes ne manquent pas : santé des sols, pesticides, biocontrôle, évolution du matériel génétique, robotisation des cultures, digitalisation, blockchain, suivi de la qualité du champ jusqu’au linéaire… Nous avons besoin d’outils, chacun dans notre partie, et ce dans un but commun : la consommation des fruits et légumes. Le CTIFL dispose aujourd’hui d’un budget de 20 M€, ce qui est insuffisant au regard des défis auxquels la filière doit faire face. La Maison des Fruits et Légumes, souhaitée par mon prédécesseur et le président du CTIFL, facilitera le lien et les échanges indispensables sur tous ces sujets.

FLD : Quelle évolution attendre de la communication d’Interfel en 2019 ?

L. G. : Notre souhait est de poursuivre le renforcement de nos actions d’informations, notamment en communiquant de façon proactive sur toutes les avancées de la filière. Elles sont encore trop méconnues du grand public. Nous voulons être présents de façon plus continue, en développant par exemple notre présence sur les réseaux sociaux et en déployant de nouveaux outils digitaux.

FLD : Et au sein des familles de l’interprofession ?

L. G. : Nous privilégierons toujours le dialogue sans jamais opposer les agricultures entre elles, ni les circuits de distribution. L’objectif commun demeure toujours l’augmentation de la consommation de fruits et légumes frais en France. À plus long terme, le chantier de la pertinence de l’offre face à l’évolution de la demande devra s’ouvrir.

FLD : Quel est l’impact de la mobilisation des “gilets jaunes” sur la filière fruits et légumes ? La FCD parle de1 Md€ de pertes, les marchés de gros d’une baisse de 50 %…

L. G. : Difficile de faire une évaluation globale, car les mobilisations n’ont pas été homogènes sur l’ensemble du territoire. D’une manière générale, l’activité n’a pas été bloquée mais s’est retrouvée parfois sérieusement entravée. Les détaillants, tout comme le reste des professionnels de la filière, demeurent inquiets pour les fêtes de fin d’année.

Verbatim

FLD a demandé à Laurent Grandin de réagir sur des noms ou mots liés à l’actualité de la filière.

Sur le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume : « Le 3 décembre, nous avons rencontré un ministre à l’écoute et ayant conscience des dossiers de la filière, avec en plus la volonté de pleinement s’engager sur certains sujets, comme l’opération des “Fruits et légumes à l’école”. Nous avons senti qu’il voulait jouer pleinement son rôle ».

Sur la TODE : « Sa disparition aurait dégradé de beaucoup la compétitivité de la filière, qui a déjà souffert de cette situation. Maintenant, c’est la pérennisation du dispositif qui importe ».

Sur les pesticides : « Si un produit est interdit en France pour des raisons de santé publique sur des bases scientifiques avérées, mais qu’il est utilisé dans un autre pays, la clause de sauvegarde doit jouer ».

Sur la loi Alimentation : « Nous avons fondé beaucoup d’espoirs sur le discours du président de la République le 11 octobre 2017 à Rungis. Maintenant, nous devons attendre que les ordonnances soient promulguées. Il faudra néanmoins que l’accompagnement financier annoncé soit effectif pour accompagner cette transition. Dans ce cadre, nous regrettons que les appels à projet lancés par FranceAgrimer ne s’adressent qu’aux entreprises, excluant de facto les interprofessions ».

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