D’une semaine à l’autre
A la Une : Stéphane Le Foll à Dunkerque, le départ d’Angélique Delahaye
La semaine dernière a été marquée par la tenue en terres nordistes du Congrès de Légumes de France. Points forts.
Une première sortie décevante
Pour sa première prestation devant un public du secteur des f&l, le ministre de l’Agriculture a déçu. « Désinvolte », « Dilettante », tels sont les commentaires qui revenaient le plus souvent après son bref discours. Pressé par un emploi du temps serré, Stéphane Le Foll a survolé ce congrès de Légumes de France. Une occasion gâchée.
Coût du travail : Le Foll ferme, Beulin optimiste
Sur la question du coût du travail, Stéphane Le Foll a été très clair : « 506 M€ sont inscrits dans le projet de loi de finances, la même somme que celle budgétée en 2012. Mais 610 M€ auront été consommés. » Conclusion, le ministre a persisté dans sa défense de l’article 60 du projet de loi de Finances sur lequel il n’entend pas revenir. Pourtant, Xavier Beulin ne désespère pas de modifier la donne. « Nous voulons remettre le dispositif tel qu’il existait », a-t-il indiqué. Le président de la FNSEA a annoncé qu’il avait évoqué cette question au cours d’un entretien avec le conseiller agricole de l’Elysée. « Cette mesure permet de lutter efficacement contre le travail au noir, a-t-il ajouté. Je ne souhaite pas demain voir des sociétés prestataires de droit espagnol venir récolter nos vignes, nos vergers ou nos champs. » Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs confirmé que le mécanisme du crédit d’impôt annoncé le 6 novembre par Jean-Marc Ayrault s’appliquera à l’agriculture. « Ainsi, l’ensemble du dispositif est plus avantageux », a-t-il soutenu. Selon Xavier Beulin, par cette mesure, ce sont « 300 millions de crédits d’impôts qui vont venir se dégrever » chez les agriculteurs.
Angélique Delahaye quitte la présidence
Angélique Delahaye a annoncé qu’elle ne se représenterait pas à la présidence de Légumes de France. Présidente de la Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL, qu’elle a transformée en Légumes de France) depuis 2001, elle a côtoyé onze ministres de l’Agriculture différents. « J’ai été quelquefois têtue et entétée, a-t-elle reconnu. Je me suis inscrite dans les pas de mes prédécesseurs qui ont su porter une politique de projets. Je souhaite me retirer à un moment qui me paraît opportun. » Quant à sa succession, « j’espère que je saurai passer la main, comme vous avez su le faire », a-t-elle déclaré à l’encontre de ses prédécesseurs immédiats Denis Onfroy et Jean Sales. L’actuel secrétaire général, Jacques Rouchaussé, a annoncé au conseil d’administration qu’il était candidat à la présidence de la fédération.
La compta d’Angélique Delahaye
Angélique Delahaye a voulu évoquer devant le ministre le « pacte de compétitivité » des producteurs de Légumes de France. Mais, « la première mesure applicable à notre secteur relève plutôt de la non-compétitivité », constate-t-elle évoquant l’article 60 du projet de loi de Finances 2013. Sur cette question de la baisse des charges pour les emplois saisonniers « nos chiffres divergent. Ceux-là sont réels », annonce Angélique Delahaye en confiant au ministre ses liasses de bulletins de paye de son exploitation. « Le principe de réalité s’impose à tous », ajoute-t-elle en demandant au ministre de « mettre le plafond » d’application du niveau d’exonération des charges au « même niveau que celui du pacte de compétitivité » (soit 2,5 Smic). « Nous saluons le pacte, poursuit Angélique Delahaye. Nous sommes prudents, mais nous saurons être force de proposition. » Revenant sur cette question de l’emploi, la présidente de Légumes de France a rappelé au ministre : « Nous sommes le seul secteur capable d’insérer des salariés sans aucune formation. Vous risquez de reprécariser des emplois. »
FranceAgriMer : le budget pourrait ne pas être voté
Parmi les autres points de son intervention, Angélique Delahaye est revenue sur le budget de la recherche et de l’expérimentation. « Je m’inquiète fortement des rumeurs concernant une baisse dramatique du budget de FranceAgriMer sur l’expérimentation », a-t-elle averti. « Il y a beaucoup d’incertitude pour le budget de 2013, a confirmé Xavier Beulin, y compris pour les crédits de recherche-développement et promotion. Il est possible que le budget de FranceAgriMer ne soit pas adopté. ».
Concurrence : l’Autorité ne connaît pas le monde agricole
La connaissance par Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence, du monde agricole est « loin d’être suffisante », a déclaré Xavier Beulin en évoquant « des interprétations déphasées par rapport à la réalité ». « Il faut évoluer sur les notions de positions dominantes et de marché pertinent. » Le président de la FNSEA est par ailleurs revenu sur les relations commerciales. Il a dénoncé certaines pratiques de la grande distribution comme « la signature de contrats vierges » en début de campagne ou la « refacturation aux fournisseurs de la perte de marge due à la concurrence entre les grandes enseignes ».