D’une semaine à l’autre
A la Une : l’interprofession banane, l’association européenne d’OP et l’accord UE/Maroc
Cette semaine va être décisive sur bien des points avec le vote sur l’accord UE/Maroc et la décision du Conseil constitutionnel sur la CVO.
Deux rendez-vous décisifs
L’agenda de la semaine est particulièrement chargé pour la filière fruits et légumes. Deux rendez-vous majeurs sont au programme :
• le 16 au Parlement européen, vote en séance plénière sur le projet d’accord agricole UE/Maroc (lire aussi ci-dessous ) ;
• le 17, c’est le Conseil constitutionnel qui devrait rendre sa décision concernant le statut fiscal des CVO (cotisation volontaire obligatoire).
Notons par ailleurs que le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire doit recevoir son homologue espagnol Miguel Arias Cañete ce mardi.
Le melon de Guadeloupe va voir son IGP validée au niveau européen
Encore quelques semaines à attendre, et le melon de Guadeloupe va enfin connaître le terme du processus conduisant à l’obtention de l’IGP. Le dossier, déposé il y a quelques années, avait franchi une première étape en octobre 2010 quand l’Inao avait approuvé le projet de cahier des charges. Il avait été ensuite transmis à la Commission européenne qui devait valider son enregistrement en IGP. C’est chose faite depuis le 28 décembre dernier. Pour être validée, la décision doit être maintenant publiée au JO de l’UE. Le melon de Guadeloupe est la troisième production agricole de l’archipel, après la banane et la canne à sucre. Il est cultivé sur 480 ha répartis sur dix communes et deux îles de l’archipel Marie-Galante (dans sa totalité) et une partie de Grande-Terre. La filière produit 8 000 t/an (dont 4 800 t “exportées”) et fait vivre 500 personnes.
Création de l’interprofession banane
L’association interprofessionnelle de la banane (AIB) sera créée cette semaine. L’assemblée générale constitutive de l’AIB devait se tenir lundi 13 février après-midi à Paris. L’AIB rassemblera l’ensemble des opérateurs de la filière : producteurs, importateurs, mûrisseurs, grossistes, détaillants spécialisés et distributeurs.
Vers une association européenne d’OP
La réunion, qui a eu lieu jeudi matin sur le stand de Prince de Bretagne à Berlin, n’est pas passée inaperçue. Une dizaine de représentants de grandes OP européenne ont discuté de la création d’une AOP transnationale européenne. La procédure est prévue par l’OCM f&l, mais jusqu’à présent elle ne concerne que des OP frontalières. L’ambition des Bretons, à l’origine de cette initiative, est toute autre. Il s’agit de regrouper rapidement entre 30 et 50 OP majeures du continent pour créer une AEOP, association européenne d’organisations de producteurs. L’AEOP se donnerait trois missions : travailler sur l’information économique ; travailler sur la gestion de marché et la prévention et gestion de crise ; renforcer l’organisation européenne. Parmi les OP ayant répondu à l’appel on trouve des organisations d’Andalousie, d’Emilie-Romagne, de Bretagne, des Flandres, de la Hollande et des contacts sont assez avancés avec des OP de Roumanie, du Portugal et d’Allemagne. L’AEOP devrait être créée au plus tard dans le courant de l’été 2012.
E. Coli : Clara Aguilera demande le retour des normes de qualité
La ministre de l’Agriculture andalouse, Clara Aguilera lors d’une conférence sur la gestion de crise E. Coli à Fruit Logistica, a indiqué que « dans un souci de transparence et de qualité pour les consommateurs, il est fondamental que la Commission européenne reprenne les normes de commercialisation de f&l qui ont été supprimées en juillet 2009. Elles sont réclamées par le secteur car elles apportent de la valeur ajoutée à l’activité agricole et contribuent à la transparence des marchés. Le renforcement que donnerait une norme de qualité publique européenne pour les produits frais et transformés freinerait la récente prolifération de normes privées qui mettent en évidence l’augmentation du pouvoir dans le cadre du marché de la distribution au préjudice des producteurs. »
UE-Maroc : derniers arguments avant le vote
A quelques jours du vote en séance plénière sur l’accord UE/Maroc par le Parlement européen (PE), partisans et opposants ont fait entendre leurs voix. Au Maroc, le conseil de gouvernement a affirmé qu’un éventuel vote négatif du PE « affecterait les intérêts supérieurs des deux parties ». Le rejet de l’accord « livrerait un signal négatif » concernant l’horizon stratégique qui encadre le statut avancé du Maroc auprès de l’Union, a ajouté Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. De son côté, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Madrid le 7 février, l’Euro-député (Vert) José Bové a dénoncé « les conséquences dramatiques pour les producteurs européens » de f&l. Les deux grands partis politique espagnols (Parti populaire au pouvoir et PSE, opposition) ont annoncé qu’ils voteront contre le texte. En France, Angélique Delahaye, présidente de Légumes de France, a écrit aux députés européens français et aux présidents des groupes politiques au PE en leur demandant « de ne pas ratifier cet accord » tant que quatre mesures ne seront pas prises : une étude d’impact sur les conséquences de l’accord ; la mise en place de mécanismes de contrôles du respect du texte ; des garanties “suffisantes” pour limiter les distorsions de concurrence ; des financements “suffisants” pour aider à la modernisation et au renforcement des entreprises de production européennes.