D’une semaine à l’autre
A la Une : les relations commerciales, la tomate et Système U
Trois ministres au chevet de la filière, les importations marocaines de tomates à bas prix et l’engagement des Magasins U sur la qualité des fruits.
Relations commerciales : pas de « grand soir législatif »
Ce ne sont pas moins de trois ministres qui se sont mis au chevet des relations entre la production, la transformation et la distribution des produits agricoles et alimentaires. Stéphane Le Foll (Agriculture), Guillaume Garot (Agroalimentaire) et Benoît Hamon (Consommation) ont reçu, le 21 novembre, une cinquantaine de représentants de ces filières. « Il existe aujourd’hui des dispositifs encadrant ces relations, ils sont souvent mal appliqués », constate le ministre de l’Agriculture. Pour autant, il n’y aura pas de « grand soir législatif », ajoute Benoît Hamon qui met en avant les soucis du gouvernement de « préserver le pouvoir d’achat des ménages ». Il plaide pour une « stricte et meilleure application de la LME ».
Quatre groupes de travail remettront leurs conclusions au mois de mai
Stéphane Le Foll a annoncé, à l’issue de cette table ronde, la constitution de quatre groupes de travail qui se réuniront sous la responsabilité de l’Inspection générale de l’agriculture et de l’Inspection générale des finances et qui étudieront les questions des mécanismes de régulation, de la volatilité des prix, de la contractualisation tout au long de la filière et des outils des négociations commerciales. Un premier rendez-vous est programmé pour la fin février et le dernier fin mai. « On verra alors s’il faut procéder à des aménagements législatifs dans le cadre de la loi d’avenir pour l’agriculture ou de la loi sur la consommation », a ajouté le ministre de l’Agriculture.
Pas de grande loi, mais une évolution des lois
Il n’y aura donc pas une énième loi sur les relations commerciales, au grand soulagement de la FCD, mais les lois en préparation seront mises à contribution. Cette nuance permet de satisfaire tout le monde. Car le gouvernement a déjà pris certaines décisions. Ainsi, les pouvoirs de la DGCCRF seront renforcés. « Pour que la LME s’applique, il faut que la DGCCRF ait les moyens de l’appliquer », a indiqué Benoît Hamon. Il a annoncé notamment la création d’« une palette de sanctions administratives » qui permettra de lutter plus efficacement contre les entorses à la LME.
Tomates : des prix “historiquement” bas
Le “groupe de contact tomate” – qui rassemble les représentants des producteurs et des administrations de France, d’Espagne et d’Italie – s’est réuni mardi dernier à Paris. A l’issue de cette rencontre, les producteurs d’Espagne, de France et d’Italie ont « constaté l’échec du marché communautaire face aux importations marocaines ». Ils demandent à la Commission européenne « un meilleur contrôle des douanes et une évaluation du nouveau dispositif ». « Ces derniers jours, indique un communiqué commun, de fortes quantités de tomates à bas prix ont été exportées par le Maroc en Union européenne et sont à l’origine d’une situation de marché difficile avec un fort impact social en Espagne où les principales zones de production de tomates enregistrent déjà des taux de chômage supérieurs à 35 %. » Les producteurs constatent que « les mesures prévues dans l’accord UE-Maroc pour éviter cette situation de crise n’ont pas été appliquées ». « En novembre les prix du marché communautaire de la tomate ont atteint un minimum historiquement bas », conclut le communiqué.
Les Magasins U lancent une démarche qualité fruits
A partir de ce mardi 27 novembre, les Magasins U lancent une démarche qualité fruits. « L’objectif pour les Magasins U est de sélectionner les meilleures variétés de fruits et légumes selon des critères gustatifs et environnementaux tout en s’engageant avec ses partenaires », indique l’enseigne. Cette démarche repose sur trois engagements : le goût (par une sélection rigoureuse des variétés et des fruits cueillis à maturité en fonction d’un calendrier de récolte et de commercialisation) ; l’environnement (une démarche de progrès afin de réduire dans le temps l’impact des pratiques agricoles sur l’environnement et limiter les résidus de pesticides) ; et le développement de partenariats avec les producteurs (des engagements réciproques pour un minimum de trois ans sur le volume, pour construire ensemble l’avenir). Une étiquette présente la formation du prix avec la part revenant au producteur et celle revenant au magasin. Le lancement de cette gamme sera accompagné d’une campagne de communication (pub TV et annonce presse nationale). La pomme est le premier produit à intégrer cette démarche. Elle sera suivie en décembre et janvier par les oranges, clémentines, citrons, kiwis, pommes à cuire, poivrons, aulx, oignons, échalotes, pommes de terre.