D’une semaine à l’autre
A la Une : le Sial, les aides à l’export et les petits-déjeuners des patrons de l’alimentaire
Le Sénat se penche sur les soutiens à l’export, la FNPF déplore la disparition de 30 000 ha de vergers en 10 ans et les présidents de la FCD, de la FNSEA et de l’Ania partagent café et croissants.
Les bons comptes du Sial
Depuis de nombreuses éditions, la filière f&l frais au Sial se réduit, hélas, comme peau de chagrin. Parmi les derniers partisans de cette manifestation, le CNIPT avait décidé, en novembre 2011, d’animer un espace pomme de terre en 2012 à Villepinte. A condition d’être au sein d’un espace f&l. Au printemps, l’interprofession de la pomme de terre découvre qu’elle se trouverait isolée au milieu d’exposants proposant des produits de type fruits secs. Le CNIPT annonce alors son refus, en son nom, et au nom des entreprises de la filière, de participer au Sial 2012 et demande le remboursement de son acompte (d’un montant de 6 400 €). Un avoir correspondant à cette somme lui est immédiatement accordé. Puis, le CNIPT reçoit, dans la foulée, une facture pour frais de désistement de... 6 400 €. ça, c’est de la bonne gestion.
Agroalimentaire : le Sénat se penche sur les soutiens à l’export
La Commission des Finances du Sénat a initié une mission de contrôle budgétaire « sur le dispositif public de soutien aux exportations agroalimentaires ». « La France perd des parts de marché et ne profite pas pleinement du potentiel de croissance du secteur », constatent les sénateurs. Pourtant, « l’Etat a consacré près de 48 M€ en faveur de l’export agroalimentaire en 2011, mais la dispersion des moyens entre trois ministères et quatre opérateurs ainsi que l’absence de stratégie commune ne semblent pas garantir une utilisation optimale des crédits ». Ces 48 millions se répartissent ainsi : 27,5 M€ alloués par le ministère de l’Agriculture à Sopexa (13,5 M€), FranceAgriMer (12 M€), Adepta (1,3 M€) et Ubifrance (700 000 €) et 20 M€ versés par le ministère de l’Economie à Ubifrance. Le sénateur (UMP) André Ferrand fait six propositions pour développer une “diplomatie économique” où, dans chaque pays, l’ambassadeur de France aura « un rôle central pour l’organisation nécessaire du jeu collectif des acteurs français à l’étranger ».
- 30 000 ha de vergers en dix ans selon la FNPF
« En dix ans, la France a perdu 30 000 ha de vergers », ce qui représente 15 000 emplois équivalents temps plein (ETP), indique la FNPF dans un communiqué. « En sachant que pour 1 ETP en verger, il y a 1 ETP dans la filière (.), la conclusion est évidente : 30 000 emplois ont été perdus en dix ans ». « Le projet de loi de Finances (.) ne va qu’accélérer la disparition des vergers et des emplois », conclut la Fédération.
FNSEA/Ania/FCD : des petits-déjeuners qui intriguent
Depuis quelque temps, les présidents de la FNSEA (Xavier Beulin), de l’Ania (Jean-René Buisson) et de la FCD (Jacques Creyssel) se retrouvent une fois par mois à l’occasion d’un petit-déjeuner. Le but de ces rencontres matinales ? Essayer de régler les conflits et les litiges entre producteurs, industriels et distributeurs. Cette louable intention en fait tousser plus d’un : les interprofessions ne sont-elles pas faites pour cela ?
Sial : une inauguration sans l’Ania
Aucun représentant de l’Ania n’était aux côtés de Stéphane Le Foll et de Guillaume Garot pour l’inauguration du Sial dimanche après-midi. De même, les grandes représentations syndicales de la profession (à part l’interprofession viandes, Interbev) n’étaient pas dans le cortège comme fld l’annonçait vendredi 19 octobre. Cécile Bassot, directrice de Sopexa, était en revanche bien là. Cela n’a pas empêché les deux ministres d’évoquer l’importance de la filière agroalimentaire, le rôle que pourrait prendre la BPI (banque publique d’investissement) pour la soutenir et d’insister sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Guillaume Garot a annoncé une action gouvernementale en ce sens. Notons cependant que Sopexa est, avec Comexposium, actionnaire du Sial et que Jean-René Buisson, président de l’Ania, est président du Conseil de surveillance du Sial.
Gaspillage alimentaire : La Croix Rouge dubitative
Guillaume Garot a annoncé vouloir « réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici à 2025 » en France. Plusieurs pistes sont lancées : retrait des produits des rayons avant leur DLC, pour redistribution à l’aide alimentaire, vente à l’unité, promotions différées. Cinq opérations seront lancées dans des cantines en janvier et des contrats seront signés avec les marchés d’intérêt national « pour faciliter la récupération des invendus par les associations ». Tout en saluant la volonté du gouvernement, Didier Piart, directeur de l’action sociale à La Croix Rouge française, a souligné à l’AFP : « 2025 me semble un peu lointain (.) S’il n’y a pas d’outils d’évaluation réguliers tous les ans, pour moi, ça n’a pas de sens. »