Aller au contenu principal

D’une semaine à l’autre
À la une : la crise, les tensions franco-espagnoles, Nicolas Sarkozy...

Les manifestations à la frontière espagnole provoquent de nombreuses réactions. La venue de Nicolas Sarkozy à Châteauneuf-du-Pape n’a rien arrangé.

La Commission européenne annonce le relèvement des aides pêches nectarines
Le 28 juillet, la Commission européenne a proposé le relèvement de l’aide au retrait pour les pêches et les nectarines à 26,90 €/100 kg et sa rétroactivité au 19 juillet. Les montants actuels sont fixés à 16,49 €/100 kg pour les pêches et 19,56 €/100 kg pour les nectarines. Cette aide soutiendra les OP qui ont realisé du retrait dans le cadre de leurs Programmes opérationnels. Cette proposition doit être soumise au vote du Comité de gestion en septembre. L’Espagne, la France et l’Italie, ainsi que le Copa-Cogeca demandaient un relèvement de l’aide à 30 € les 100 kg (lire ci-dessous).

Bruno Le Maire « salue » les efforts de la Commission
Le ministre français de l’Agriculture Bruno Le Maire « salue les nouveaux efforts déployés par la Commission européenne pour répondre à la situation du secteur des fruits et légumes frais » à la fois sur la crise E.Coli (lire "La Commission européenne augmente son aide aux producteurs victimes de la crise E.Coli") que sur celle des pêches-nectarines (cf. ci-dessus). Bruno Le Maire souhaite « continuer le dialogue pour un renforcement de ces mesures, afin de répondre à l’ampleur de la crise qui frappe certains produits d’été. Le montant des indemnités octroyées dans le cadre de la crise E-Coli et les critères d’attribution des indemnités de retrait pour les produits pêche-nectarine doivent encore pouvoir être améliorés ».

Tensions à la frontière : la réaction espagnole
Après les manifestations des 26 et 27 juillet, les réactions se sont multipliées en Espagne.
• La ministre de l’Agriculture, Rosa Aguilar a déclaré que son gouvernement « n’était pas disposé à laisser faire » le renversement de camions espagnols. La ministre a indiqué que ses actions avaient été abordées lors de la réunion du comité mixte France-Italie-Espagne qui se tenait le même jour. Elle a ajouté que ces actes prenaient « le pire chemin » et qu’il était nécessaire que le secteur agricole travaille de concert au sein de l’UE et privilégie des actions communes pour demander une augmentation du prix de retrait des pêches nectarines.
• Alfonso Galvez Caravaca, secrétaire général du syndicat Asaja Murcie a condamné le vidage, des camions de f&l espagnols. Il a indiqué que les producteurs français se trompent de cible et devraient plutôt protester dans le cadre des réunions à Bruxelles. « Ce type de manifestation devrait être sanctionné car on ne peut empêcher la libre circulation des marchandises sur le continent européen » a-t-il déclaré.
• José Maria Pozancos, directeur général de la Fepex a réclamé à la Commission européenne des mesures efficaces pour assurer le libre transit des marchandises et éviter que les attaques contre les camions espagnols se répètent. La Fepex a critiqué le manque de solutions apportées par la Commission européenne dans une telle situation et exigé qu’elle « garantisse la libre circulation des marchandises et l’unité du marché fortement menacés par de graves crises ».

La réaction de Bruxelles
La Commission européenne a indiqué « suivre avec la plus grande attention l’évolution de la situation et demande aux autorités françaises en vertu des termes de la directive européenne 2679/98 de remettre en œuvre aussitôt que possible la libre circulation des marchandises. Les services de la Commission sont en contact permanent avec les autorités françaises », a déclaré à fld Carlo Corazza, le porte-parole du Commissaire européen à l’industrie et aux entreprises. Il a rappelé « qu’il est de la compétence exclusive des États membres de maintenir l’ordre public et de déterminer l’opportunité de mesures adéquates et en temps voulu afin de faciliter la libre circulation des marchandises sur leur territoire au regard d’une situation donnée. »

Le Copa-Cogeca condamne les actions commises à la frontière franco-espagnole
« J’exhorte la Commission à empêcher que de telles attaques brutales ne se reproduisent plus à l’avenir. La Commission européenne doit intervenir et coordonner ses actions avec les États membres afin de garantir le bon fonctionnement du marché unique et la libre circulation des f&l conformes aux normes européennes. » a déclaré Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca. En parallèle, il a appelé « avec insistance à accroître l’aide européenne pour les pêches et les nectarines lors du comité de gestion ». Le Copa-Cogeca demande un paiement supplémentaire de 30 euros les 100 kg, qui doit être ajouté aux montants maximums d’aide européenne pour les pêches et nectarines retirées du marché avec un financement à 100 % de l’Union européenne.

Les pays producteurs demandent un plan d’urgence pour la pêche-nectarine
À la suite de la réunion du groupe de contact France-Espagne-Italie sur la pêche-nectarine qui s’est tenue le 27 juillet, les ministères de l’Agriculture de ces trois pays ont annoncé qu’il était fondamental d’augmenter l’aide à 0,30 euro le kilo pour le retrait des pêches nectarines. Cette mesure devrait être rétroactive au 19 juillet et durer jusqu’à la fin de la campagne. Ils demandent en outre qu’elle soit ouverte aux organisations de producteurs et aux individuels.

Le président de la FNSEA dans les P.O
Xavier Beulin, président de la FNSEA, a rencontré le  27 juillet dans les Pyrénées-Orientales, les producteurs de f&l du grand sud. Il était accompagné d’Angélique Delahaye et de Bruno Dupont. Xavier Beulin a notamment évoqué deux pistes de travail. La première est une table ronde avec la distribution dont « les pratiques commerciales ne font qu’aggraver les effets de la crise ». Par ailleurs, la FNSEA et les syndicats spécialisés vont demander l’adaptation et l’élargissement au secteur de fruits et légumes en crise, du dispositif mis en place en faveur des éleveurs visant à l’allégement des charges sociales et fiscales.

Category manager : l’incompréhension des producteurs du Sud Est
À Châteaurenard, la suspicion fait des ravages. Jeudi, des manifestants se sont rendus à St Andiol pour visiter les locaux de la société Immoandio. L’objectif était de vérifier que des pommes d’importation n’étaient pas « francisées » comme le voulait la rumeur qui courrait dans le landernau depuis quelque temps. Là ils ont trouvé un stock de Pink Lady en provenance d’Argentine et d’Uruguay, destinées au marché allemand. En dépit des explications de François Mestre, les esprits se sont rapidement échauffés. « Notre société travaille en tant que category manager pour Aldi en Allemagne a indiqué François Mestre. Nous leur fournissons 3 000 tonnes de Pink Lady sur dix mois de l’année, cette variété étant incontournable sur les rayons d’Aldi Allemagne. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que nous ayons encore des pommes en provenance de l’hémisphère sud, seul lieu de production où nous trouvons encore de la Pink Lady, et la saison se terminant à fin août. Il s’agit d’achats contractualisés et sécurisés, pour lesquels nous possédons une licence et payons des royalties. J’ajoute par ailleurs, que c’est la seule variété de pommes que nous importons, le  potentiel de la société Mesfruits étant composé de ces 3 000 tonnes, de 8 000 tonnes de production en propre et d’achats à des producteurs locaux pour atteindre un chiffre global de 40 000 tonnes dont 90 % sont vendues à l’export. » Des explications qui n’ont pas convaincu. C’est ainsi que l’on a entendu que « s’il n’y avait pas d’import, les productions locales d’été se vendraient beaucoup mieux » qu’il « n’était pas normal d’importer encore alors que les premières pommes du Sud-Est vont arriver sur les marchés » etc. Une saison pommes qui commence de cette manière ne présage rien de bon.

N. Sarkozy est venu les mains vides en Vaucluse
Nicolas Sarkozy est venu les mains vides à Châteauneuf du Pape, jeudi dernier, où plus de 600 invités l’attendaient pour une rencontre autour des perspectives de la viticulture. Néanmoins, certains propos du chef de l’État peuvent être élargis à d’autres secteurs, et notamment celui des f&l. C’est le cas du problème d’exonération de charges sur la main-d’œuvre permanente : « je n’accorderai aucune exonération que vous deviez rembourser par la suite. Nous ferons quelque chose mais en accord avec l’Union européenne. » Idem ou presque sur une réforme de la fiscalité : « il faut sortir du débat franco-français. Nous devons travailler le sujet de la fiscalité avec d’autres pays européens dans un mouvement de convergence. » Concernant les relations avec la distribution Nicolas Sarkozy a assuré que « l’État sera aux côtes de la viticulture  pour un meilleur partage de la valeur ajoutée. Mais d’autres secteurs de production devraient s’inspirer des efforts de structuration de la filière viticole et éviter les individualismes. Fédérez-vous et l’État vous soutiendra. »

Rien n’est sorti de la réunion producteurs/conseiller technique de Sarkozy
Alors que Nicolas Sarkozy terminait sa visite à Châteauneuf du Pape, son conseiller technique aux affaires agricoles, Daniel Perrin a reçu une délégation de maraîchers et d’arboriculteurs venus des Bouches du Rhône, du Vaucluse et du Gard. Sans propositions réelles du chef de l’État, il était difficile de concevoir des annonces de la part de son conseiller, ce qui a profondément agacé les participants. « Nous avons été écoutés, a souligné l’un d’entre eux, compris, pas sûr, et Daniel Perrin, n’a pas donné l’impression de vouloir faire quelque chose en ne prenant aucun engagement pour aucune de nos revendications. » Celles-ci portaient essentiellement sur des mesures d’exonération ou de prise en charge par l’État des cotisations sociales et intérêts des emprunts, des exonérations de la TNFB et  des redevances irrigations, et des relations avec la distribution.

De nouvelles manifs dans le Sud-Est
Dépités par la visite de Nicolas Sarkozy, des producteurs, ont manifesté jeudi dans le nord des Bouches-du-Rhône. Dénonçant dans un communiqué « le mépris total des Pouvoirs publics face au marasme dans lequel se trouvent les producteurs de F&L » ; « l’absence de réactions de l’État face aux revendications légitime de notre profession » ; « l’inertie des de nos gouvernants à l’égard des distorsions de concurrence », une cinquantaine de manifestants, partie du Min, s’est rendue d’abord au péage d’autoroute puis sur deux ronds points stratégiques de Châteaurenard. Au total, six camions ont été vidés de leurs marchandises et en particulier de tomates d’importation (qui n’avaient  pas été cotées ce jour-là sur le marché), de légumes ratatouille, de raisins etc. D’autres actions sont annoncées pour cette semaine.

Les plus lus

Salon de l’Agriculture : C'est Qui Le Patron ?! débarque sur les fruits et légumes

La démarche C’est Qui Le Patron ?! (CQLP) qui assure une juste rémunération pour le producteur et qui s’est fait connaître sur…

Emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil et le Parlement UE s’accordent sur une interdiction

Le Conseil et le Parlement sont parvenus lundi 4 mars à un accord provisoire sur le projet de règlement Emballages, texte issu…

Salon de l’Agriculture : la noisette française Koki a un message à faire passer au président Macron

La coopérative Unicoque et l’association de la noisette française ANPN ont écrit en semaine 8 un courrier au président de la…

Fraises hors sol cultivées en France
Fraise française : un bon début pour la commercialisation... à poursuivre

En retard par rapport à l’an dernier, la saison de la fraise française a bien commencé d’autant que la fraise espagnole est…

Remise de la Légion d'Honneur à Laurent Grandin par Marc Fesneau au salon de l'Agriculture 2024.
Plan de souveraineté fruits et légumes : 100 M€ supplémentaires en 2024

Au salon de l’Agriculture, Marc Fesneau a débuté la journée du 29 février sur le stand des fruits et légumes frais afin de…

Vignette
La banane de Guadeloupe et Martinique a été entendue par Emmanuel Macron, quelles sont les 4 grandes mesures annoncées ?

En marge du Salon de l’Agriculture, les acteurs du monde agricole ultramarin ont été reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron qui a…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes