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Loire-Atlantique
A la découverte des jeunes pousses nantaises

La région nantaise produit des jeunes pousses depuis plus de dix ans. Dans un marché hexagonal toujours en expansion, les volumes, stables depuis deux ans, devraient être reconduits pour l’an prochain.

Qui dit jeunes pousses, dit mode de culture particulier. En région nantaise, le maraîcher sème sur des bandes ensablées des graines à des densités plus élevées que pour une salade traditionnelle. La récolte est effectuée selon la saison un à trois mois après le semis avec une machine munie d’une lame de ruban adaptée. La région s’est faite une spécialité de la roquette avec 30 % – voire 40 % – des tonnages. Mais elle cultive aussi des épinards, des batavias vertes ou rouges, des laitues feuilles de chêne rouges ou vertes, des lollo, mesclun et de la romaine. Les OP spécialistes de la mâche, Vitaprim, Val Nantais, Nanteurop ou Océane, ont opté pour ce type de culture. Environ 3 000 t sont commercialisées chaque année, un tonnage en stagnation après des années de progression. Le potentiel de 2009 est donc reconduit pour 2010. Toutefois, Océane, qui a démarré cette culture il y a trois ans, augmente son potentiel de production de près de 30 %. Le marché est orienté principalement vers la IVe gamme même s’il existe aussi un créneau, marginal pour la Ière gamme. La région pèse un tiers de la production française (10 000 à 12 000 t/an). D’autres bassins produisent des jeunes pousses comme la Normandie, le Sud-Ouest et le Sud-Est. En valeur, ce type de production représente 30 % de la IVe gamme. Selon les chiffres de Nielsen, jeunes pousses et mâche confondues réalisaient, en août, une belle progression dans l’Hexagone. Pour les huit premiers mois de l’année, elle atteint 5,9 % soit, en données corrigées, 5,2 % sur l’année 2009.

La semence, un investissement important
Les opérateurs nantais visent surtout le marché français mais des tonnages parfois non négligeables sont livrés en Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas et Belgique. La fraîcheur est essentielle pour ce type de produit. C’est pourquoi Val Nantais a investi dans un atelier de conditionnement inauguré le 9 juillet (cf. fld hebdo du 14 juillet) devant produire 4 000 t de salades prêtes à l’emploi dont 7 à 800 t de jeunes pousses. Les producteurs alimentent principalement les industriels de la IVe gamme en été, le relais étant pris en hiver par d’autres bassins de production comme l’Espagne. En été, les jeunes pousses sont cultivées sur des planches en plein champ. Les productions d’hiver sont implantées sous les grands abris plastiques d’octobre à février. Alain Auvinet, adhérent de Val Nantais, cultive sur 25 ha cumulés des jeunes pousses toute l’année. « Sur une planche, nous réalisons quatre rotations par an, deux cultures de mâches et deux cultures de jeunes pousses. En été, les semis sont effectués deux fois par semaine et en hiver, le semis est quotidien afin d’obtenir une récolte à l’optima et répondre à la demande des clients de Val Nantais. Le cycle de culture dure seulement un mois en été contre trois en hiver. Si le stade de coupe est dépassé, nous sommes obligés de détruire la planche. » La récolte, mécanisée, permet de couper les feuilles à raison de 600 kg/heure en moyenne. « Les coupes s’effectuent le matin, précise le maraîcher. Les jeunes pousses sont ensuite conditionnées dans la journée et expédiées le soir. »
Le cahiers des charges est très strict et de plus en plus contraignant selon le maraîcher et le responsable de production Raymond Ferron : « Pour une batavia ou un épinard, la longueur de la feuille exigée est de 12 cm et la largeur 8 cm. Il est même précisé pour l’épinard que le pédoncule doit mesurer 4 cm. » Les produits phytos sont limités, leur réglementation n’étant guère adaptée à ce mode de culture. « Les traitements doivent s’effectuer seulement au stade du cotylédon pour respecter le délai d’application avant récolte, souligne le responsable de production. Le brémia perturbe les cultures et les semenciers travaillent sur la résistance à ce champignon. Nous souhaiterions que la recherche s’investisse dans la qualité des semences comme cela a été le cas en mâche. Il y a 30 ans, nous avions des plantes infestées de mildiou. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. » Chez Val Nantais, la semence représente 0,56 €/kg payé au producteur en hiver et 0,35 €/kg en été (ce coût n’intègre pas les volumes non récoltés).
Les semenciers ont contribué au développement des jeunes pousses avec une gamme variée. Chaque année, ils proposent des nouveautés (lire "Une palette de nouvelles variétés"). Récemment les multifeuilles sont arrivées sur le marché. Il s’agit de salade proche de la batavia, aux feuilles petites et aux contours très découpés. Elles se sèment directement ou sont implantées en mottes. Certains industriels l’ont adopté comme Florette ou Bonduelle. En région nantaise, la nouvelle variété est cultivée par quelques maraîchers dont les adhérents de Vitaprim.

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