Variétés oubliées
A la découverte de nouveaux fruits
Après le kiwai ou la caseille, d’autres fruits nouveaux, la plupart exotiques, pourraient séduire les consommateurs. Tour d’horizon avec Jean-Yves Maisonneuve, guide botaniste.
Les fruits passionnent Jean-Yves Maisonneuve. Exploitant la Ferme fruitière de la Hautière jusqu’en 2003 à la Chapelle-sur-Erdre en Loire-Atlantique après avoir créé le Jardin des Hespérides, il a aménagé, avec sa compagne Catherine, le Jardin de Pomone à Saint-Denis-du-Pin en Charente-Maritime en 2006 et a créé son site Internet secretsdefruit.fr. Les visiteurs y découvrent, sur un peu moins d’un hectare, de nombreuses espèces oubliées ou inconnues ainsi que l’histoire liée aux origines de chaque fruit.
Globe-trotter invétéré, il parcourt le monde à la recherche de nouveaux fruits qui seront peut-être les desserts de demain. « Il est difficile parfois de saisir pourquoi un tel fruit aura du succès et l’autre pas, remarque le guide botaniste. C’est d’abord une affaire culturelle. Mais tout dépend de l’investissement financier et du marketing. Par exemple le dourian est très apprécié des Asiatiques. Nous en trouvons à Paris dans les magasins spécialisés. Mais il faudra sans doute beaucoup de temps pour qu’un Européen goûte avec plaisir ce fruit vert jaune clair à l’odeur pestilentielle et au goût de camembert sucré. » A entendre Jean-Yves Maisonneuve, les fruits très tendance d’aujourd’hui ont pour la plupart des vertus diététiques reconnues.
Diététique, gustatif ou décoratif
Le kiwai, petite baie verte, déjà commercialisé en France est très riche en vitamine C. Moins connu, le goji, originaire du Tibet qui pourrait très bien être produit en France, est le fruit le plus riche en antioxydants. Il contient 500 fois plus de vitamine C que l’orange et trois fois plus d’acides aminés que le pollen, une référence en la matière. « On le trouve dans certains magasins diététiques et bio de France et se consomme sous forme séchée. De goût neutre, je ne serais pas étonné qu’il soit commercialisé de façon importante pour le petit-déjeuner avec les céréales. »
Le nono (des noni), bien connu des Polynésiens, appelé encore aspirine des anciens, est commercialisé en France depuis un an sous forme de jus de fruit. « D’odeur et de goût amer, il est possible que ce fruit, très riche en substance immunostimulantes [N.D.L.R. : selon les chercheurs américains mais non reconnu par l’Agence française de écurité sanitaire des aliments-Afssa], se développe si les consommateurs acceptent désormais de manger ce genre de fruits pour se prémunir contre les épidémies comme la grippe A. » Une société américaine, Tahitian Noni International, en est le principal distributeur aux Etats-Unis.
Parmi les nouveaux fruits parfumés, une nouvelle variété de kaki, le fuyu, à la fine saveur vanillée, fait un tabac dans certaines GMS françaises de l’Ouest. Le corossol, fruit exotique, sucré et acidulé, est vendu dans quelques boutiques en France sous forme de jus de fruit. Très confidentiel aujourd’hui, l’hovénie sucré, au goût de raisin sec, d’origine chinoise, peut être cultivé dans l’Hexagone. Comme le physalis remis au goût du jour, le pitaya, d’Amérique centrale, encore appelé fruit du dragon, est recherché pour son aspect décoratif. De même, l’exotique jamelac, en forme de cloche rouge, est disponible dans les circuits commerciaux asiatiques. Tous ces fruits, et bien d’autres encore, peuvent stimuler la curiosité des consommateurs. La période des fêtes peut-être une bonne occasion pour les faire découvrir.