Finistère
A Briec Savéol diversifie ses apports en énergie
Avec un investissement de 5 millions d’euros, Savéol vient d’inaugurer sa toute dernière serre à Briec de l’Odet chauffée grâce à l’énergie provenant de l’usine d’incinération avoisinante.
Savéol poursuit la diversification de ses sources d’énergie pour chauffer ses 202 ha de serres à tomates (130 exploitations, 70 500 t de tomates l’an passé). Après avoir démocratisé le gaz naturel (74 ha), introduit le bois énergie (31 ha) ou la chaleur issue de la cogénération (22 ha), laissé charbon et fioul dans quelques exploitations, la coopérative emprunte une voie nouvelle : la chaleur d’un incinérateur à déchets ménagers. C’est sur le site de Briec, au Nord de Quimper (Finistère), que la toute dernière serre Savéol, construite sur 5 ha par trois de ses adhérents, s’est connectée, via un réseau de chaleur enterré sur 300 m. Les serristes ont investi 5 M€ dans cet outil dimensionné pour produire 2 300 t de tomates, le syndicat intercommunal près de 2 M€ pour valoriser la chaleur de ses deux fours. Les serristes planifient à la semaine leurs besoins. Le coût de leur énergie et du gaz carbonique injecté dans la serre revient à 8-8,50 €/m2/an. A titre de comparaison, le prix du gaz naturel auquel 36 % des serristes sont abonnés s’affiche « entre 10 et 11,50 €/m2/an », précise Brigitte Plassard, en charge du développement à Savéol. Pour la coopérative de Plougastel-Daoulas, la diversification dans l’approvisionnement en chaleur est essentielle car c’est le second poste de dépenses, derrière la main-d’œuvre. En puisant dans le gisement d’énergie fatale, Savéol estime avoir fait le tour des ressources disponibles. Il n’y aura pas beaucoup de projets de ce type, compte tenu du faible nombre d’incinérateurs. En fait, le gaz naturel remporte la majorité des suffrages par la simplicité du système et la possibilité de choisir deux tarifs. Quant à la cogénération, les producteurs rêvent toujours d’un desserrement réglementaire concernant son utilisation. Malgré tout, Savéol annonce l’entrée en production de deux serres (10 ha) qui en seront équipées, en 2012.