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« 833 euros, ça n’est même pas le prix d’un pneu ! » : les agriculteurs bio en colère face aux annonces d'Attal

Estimant l’annonce de Gabriel Attal trop faible sur le bio, la fédération nationale d’agriculture biologique demande à tous les syndicats agricoles de défendre la cause des agriculteurs bio en difficulté avec un plan de 271 millions d’euros. 

Philippe Camburet, président de la fédération nationale d'agriculture biologique lors d'une audition au Sénat.
Philippe Camburet, président de la fédération nationale d'agriculture biologique lors d'une audition au Sénat.
© Sénat

La Fnab appelle à l'union sacrée autour du bio

« A un an des élections pour renouveler les chambres d’agriculture, la tentation est forte pour chacun de faire connaître ses différences pour répondre à cette colère agricole qui remonte du terrain, mais la situation de la bio mérite que chacun défende cette cause commune », écrit la fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué où elle appelle à « une intersyndicale en défense de la bio ».
 

Un plan d’urgence bio pas à la hauteur de la crise

L’agriculture biologique a fait les frais des arbitrages financiers des ménages sur l’alimentation, rappelle la fédération, « le marché s’est rétracté, les prix payés aux producteurs bio ont chuté et leur revenu avec ». « Sur l’exercice comptable 2022-2023, 4000 fermes biologiques ont enregistré une baisse de leur excédent brut d’exploitation (EBE) de 20% cumulée à une baisse de leur trésorerie de 20% alors que dans le même temps les revenus agricoles ont plutôt augmenté », affirme la Fnab.

Or seulement 4000 fermes biologiques ont pu être soutenues par le plan d’urgence bio sur les 60 000 fermes bio françaises « en raison d’une enveloppe financière mobilisée insuffisante par rapport à l’ampleur de la crise », déplore la fédération.

Lire aussi : Crise agricole : la bio est deux fois perdante 

La colère des bios monte sur le terrain depuis un an

« Le faible nombre de fermes bio aidées en 2023 l’inadéquation pour prouver à quel point on va mal a beaucoup contribué à faire monter la colère des bios sur le terrain depuis un an », commente Philippe Camburet qui appelle à un « nouveau plan de sauvegarde digne de ce nom ».

Nous ne choisirons pas entre sauver les laitiers, les porcins ou les céréaliers bio

« Nous ne choisirons pas encore une fois entre sauver les laitiers, sauver les porcins ou sauver les céréaliers, toutes les fermes bio méritent d’être soutenues », déclare-t-il.
 

La rallonge de 50 millions d’euros annoncée par Gabriel Attal ne satisfait pas la Fnab

Réagissant à l’annonce de Gabriel Attal, le 26 janvier, de son intention de « remettre 50 millions d’euros sur la filière bio », la Fnab calcule qu’il s’agit d’une « aide de 833 euros par ferme biologique ». 

Lire aussi : Agriculture biologique en crise : comment bénéficier de l’aide d'urgence ?

« 833 euros, ça n’est même pas le prix d’un pneu, nous sommes des agriculteurs, nous ne faisons pas l’aumône », déplore Philippe Camburet, président de la Fnab.

Mise à jour | Aides d’urgence bio : les conditions d’éligibilité assouplies

Quelles sont les demandes de la Fnab ?

A tous les syndicats, la fédération nationale d’agriculture biologique demande de soutenir « ensemble » :

  • Un plan d’urgence à 271 millions d’euros
  • Une revalorisation de la rémunération environnementale des fermes bio à 145 euros par hectare et via la réforme du PSN prévue en 2025
  • En soutenant des paiements pour services environnementaux (PSE)

Lire aussi : Crise du bio : 46 députés demandent une nouvelle aide d’urgence

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