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Pomme de terre
5GE à la recherche de nouveaux marchés

Au départ négociant en pommes de terre, 5GE s'est spécialisé progressivement dans la IVe gamme. 3 500 t de rondelles, quartiers, cubes et frites fraîches sortent des chaînes de production.

Sur la petite route qui serpente dans la campagne au Nord-Est de Lille menant à la Belgique, pas moyen de rater l'entreprise 5GE de Comines. Cette PME familiale de production de frites fraîches et autres spécialités à base de pommes de terre jouxte en effet le rond-point de la Louche, le symbole de cette commune qui perpétue une vieille légende depuis 1884. Nous sommes en terre flamande où la frontière est géographiquement inexistante, voire virtuelle. A fortiori dans la grande famille des pommes de terre : qu'on soit producteur, transformateur ou négociant ! C'est le cas pour 5GE, entreprise implantée à Comines depuis 1992.

Développement dans le BtoB

A 66 ans, Henri Leveugle est toujours aux manettes. Représentant la cinquième génération de cette famille de négociants en pommes de terre, il était associé dans cette affaire familiale à ses deux frères Christian et Jean-Marc, désormais en retraite. Henri Leveugle est du genre à passer le témoin en douceur sans brusquer les choses. C'est ainsi qu'il est de plus en plus épaulé par sa fille Estelle, avec l'appui d'Albert Decaux, le commercial de l'entreprise.

Aujourd'hui, la société réceptionne des tubercules qu'elle stocke, lave, épluche, découpe et conditionne sous vide en sachets de 5 et 10 kg. « Nous produisons chaque année environ 3 500 t de produits finis », confie-t-il. Mais la PME de dix-sept salariés a également une activité de négoce. « Nous commercialisons également des frites précuites (environ 1 000 t/an) en provenance des fabricants belges comme Lutosa ou Mydibel. »

« La restauration collective et commerciale constitue notre principal marché (70 %) puis viennent les grossistes ainsi que les friteries et les restaurants. Nous sommes aujourd'hui notamment référencés chez Sodhexo et Api Restauration », explique Henri Leveugle qui précise également vouloir se développer dans le BtoB avec les industriels de l'agroalimentaire.

Flexibilité et qualité du service

Henri Leveugle symbolise cette cinquième génération qui a su prendre le bon virage au bon moment et un peu avant tout le monde. « 5GE comme 5e génération. Bien évidemment », fait-il remarquer. « Nous étions des négociants en pommes de terre implantés en plein centre-ville de Tourcoing. Nous fréquentions le carreau des producteurs aux anciennes halles de Lille. C'est là qu'un producteur de champignons de Soissons nous a demandé de la grenaille de pommes de terre sous vide », se souvient Henri Leveugle qui démarra ainsi à l'aide de ses frères un petit atelier de production de produits de IVe gamme dans ses installations de Tourcoing avant de déménager à Comines. « Nous y avions loué un bâtiment dans la gare de la ville avec un embranchement ferré dès 1978. C'est là que nous avons poursuivi nos activités avant de nous implanter dans nos locaux actuels en 1992 », ajoute-t-il. Avec le démarrage de cet atelier de transformation, 5GE a commencé tout de suite à livrer les friteries installées à proximité des grandes surfaces régionales.

La famille Leveugle, précurseur ? Peut-être, car 5GE a débuté son activité de pommes de terre en IVe gamme bien avant que la coopérative Lunor ne développe la sienne. Depuis, la concurrence fait rage dans ce secteur. Les friteries n'épluchent plus leurs tubercules. La restauration collective et commerciale et les restaurants sont de plus en plus demandeurs, d'autant que les légumeries ont souvent disparu des cuisines collectives.

Alors, les projets ont fleuri de part et d'autre de la frontière. Mais 5GE met en avant sa flexibilité et la qualité de son service pour se différencier de ses concurrents.

Développement dans le bio

Estelle Leveugle – qui devrait prendre en main les destinées de 5GE en succédant à son père – veut conserver une longueur d'avance sur ses concurrents. C'est elle qui a développé le secteur bio dès 2008. « C'était à la demande d'un client », se souvient-elle. Depuis, l'entreprise a adhéré à A Pro Bio, et vient de rentrer dans le club d'entreprises bio créé par le Conseil régional. « Au départ, nous nous fournissions en Belgique, mais depuis quelques années, nous développons des contrats en région ».

Aujourd'hui, le bio ne représente que 3 à 4 % des 4 millions d'euros de chiffre d'affaires prévus pour la campagne 2013… mais 5GE veut développer ce créneau en croissance dans la région. Toujours à l'écoute des évolutions des modes de consommation, 5GE s'attache également à élargir sa gamme. « Ce qui nous permet de toujours répondre aux appels d'offres que l'on nous adresse… », conclut Henri Leveugle.

DES SAULES EN GUISE D'ÉPURATEUR

La construction d'une station d'épuration était devenue obligatoire pour la PME. Un investissement excessivement lourd pour 5GE qui savait en outre que cette technologie était difficile à maîtriser. 5GE pouvait également opter la méthanisation de ses rejets, notamment parce que les eaux de lavage sont très chargées en amidon. Mais 5GE a choisi d'innover en développant l'épuration naturelle de ses eaux usées (un investissement de 130 000 € hors foncier) avec une installation conçue à l'époque par la société Bionis adaptée à la PME. Henri Leveugle a en effet eu l'opportunité d'acquérir les 2 ha contigus à l'entreprise sur lesquels il a planté des taillis à très courte rotation (30 000 saules). Installé en 2008, le système permet de traiter entre 15 à 20 m3 d'eaux usées par jour après un simple traitement préalable de filtration. Abattus tous les deux ans, les saules plantés produisent environ 500 m3 de bois pour les 2 ha… « Pour la première coupe effectuée en février 2012, nous avons tout juste rentabilisé l'intervention de l'entreprise. La prochaine coupe aura lieu en février 2014. Mais depuis deux ans, cette biomasse est de plus en plus demandée », explique Estelle Leveugle.

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