Loire-Atlantique
500 ans : les Nantais font leur com'
Les maraîchers nantais ont organisé une belle opération de communication en plein cœur de Nantes tout en débattant des sujets sensibles que sont l'eau, l'énergie et l'emploi.
Les maraîchers savent que la rémunération de l'électricité produite sera moindre et que son calcul devient très complexe.
Sous les Nefs de l'île, dans les anciens chantiers navals, là où déambule le célèbre éléphant de 12 m de haut, la Fédération des Maraîchers Nantais (FMN) a recréé un vaste potager plus vrai que nature, visité par plus de 25 000 citadins, professionnels et élus locaux durant trois jours. Exposition historique, manège à légumes pour les enfants, présentation de plus de soixante-dix légumes, serre abritant tomates, concombres et fraises sous 150 m2 , planches sableuses de poireaux et salades diverses, dégustation culinaire, le visiteur, en 2 000 m2 , a pu parcourir 500 ans de maraîchage à l'ombre des nefs, acccompagnés des bruissements exotiques de l'éléphant. Aucun détail n'a été négligé. La manifestation, en gestation depuis janvier dernier, sponsorisée par quatre-vingt partenaires, a démarré le jour de la Saint Fiacre dédié aux jardiniers et rend ainsi hommage à cette corporation, la plus ancienne organisation collective trouvée à ce jour dans une parution de 1513. Elle a nécessité 1 500 heures de préparation, l'aide de cinquante maraîchers, des engins de terrassements, et beaucoup d'huile de coude. Avant l'inauguration, les maraîchers en ont profité pour débattre des sujets actuels sensibles en lien avec l'énergie, l'emploi et le territoire. Un nouveau contrat de co-génération liant les maraîchers, les fournisseurs d'énergie et l'Etat, est en cours. D'ores et déjà, les maraîchers qui possèdent le plus grand parc de co-générateurs français savent que la rémunération de l'électricité produite sera moindre et que son calcul devient très complexe. « Nous avons toutefois plus de visibilité », souligne Jean-François Vinet, le président de la commission énergie de la FMN. Quant à l'emploi, le maire de Nantes en personne est venu dire tout le bien fondé de la collaboration avec les producteurs (cf. fld hebdo du 24 juillet 2013). Enfin, après deux ans de négociations, une charte pour la prise en compte du maraîchage dans l'environnement a été signée par le préfet régional Christian Gaillard de Lavernée et Philippe Retière, président de la FMN. Document de référence, code de bonne conduite des pratiques culturales, elle devrait notamment réduire les conflits d'usage.