Vaucluse
30 000 tonnes de pommes cherchent débouchés désespérément
La FDSEA, qui s’inquiète des 30 000 t de pommes rendues impropres à la consommation en frais suite aux intempéries, cherche des solutions dans la transformation.
Le 10 août, la FDSEA de Vaucluse a organisé une opération symbolique en allant déposer devant la Préfecture du département des pommiers coupés afin de traduire leur inquiétude et leurs attentes. En effet, en juin et début juillet, des intempéries sur le département ont occasionné de nombreux dégâts. Près de 1 500 ha ont été touchés, dont 950 d’arboriculture sur les cantons d’Avignon, l’Isle-sur-la-Sorgue, Cavaillon, Bonnieux et Apt.
Les impacts liés à la grêle ont rendu impropre à la consommation en frais environ 30 000 t de fruits, dont une majorité de pommes. La seule solution d’écoulement reste donc la transformation.
« Des débouchés existent, souligne André Bernard, président de la FDSEA, puisque les industriels avaient indiqué leur intention de porter les tonnages de contrats de 70 à 90 000 t. Il faut également prendre en compte la pénurie de pommes en Pologne, destinées à la transformation. Mais nous sommes conscients que cet afflux de marchandise supplémentaire risque de déstabiliser le marché. Pour pallier cet obstacle, nous demandons donc une aide au stockage, sur deux ou trois mois afin d’échelonner l’approvisionnement des industriels. »
La demande de la FDSEA porte sur une aide de 10 E par tonne et par mois de stockage. Une délégation a été reçue, le 8 août, au ministère de l’Agriculture par Michel Stroumboff, conseiller technique sur la filière végétale et Alexandre Martinez, chef du Bureau des f&l. « Nos propositions ont été jugées intéressantes, ajoute André Bernard, en vue d’éviter le gaspillage de plusieurs milliers de tonnes de pommes et d’apporter un soutien aux agriculteurs. Mais nos interlocuteurs n’ont donné aucun engagement précis, ni de date butoir pour obtenir une réponse de Michel Barnier. Le ministère de l’Agriculture fait preuve d’une grande frilosité et semble jouer la carte du gaspillage des fruits et du sacrifice de plusieurs centaines d’emplois, alors que des solutions sont possibles. C’est une aberration qui va inciter les arboriculteurs à laisser les fruits sur les arbres. » Selon un premier recensement, des parcelles ont perdu jusqu’à 80 % de fruits commercialisables pour le marché du frais.