Melon
2015, l'année des ratés pour la filière melon
La campagne melons a été compliquée pour l'ensemble des régions de production avec, en filigrane, surproduction et concurrence débridée.
Bernard Miozzo, animateur de l'Association interprofessionnelle du melon, indique : « 2015 aura été l'année du rendez-vous manqué avec la réussite économique. Pourtant les éléments étaient positifs. La météorologie a été favorable à la qualité de la production, la chaleur a boosté la consommation, importante et longue, et les clients ont bénéficié de prix peu élevés. » C'est là que le bât blesse. En raison d'une forte pression de l'Espagne, la production démarrée en semaine 23 s'est retrouvée en crise conjoncturelle dès le 17 juin (semaine 26). « Les cours plongent, jusqu'à 0,20 € pour le calibre 12 à l'expédition, et trouvent leur plus bas niveau jamais atteint en démarrage de campagne », constate Bernard Miozzo. D'autant plus dommageable que les prix, à cette époque-là, impriment ceux de la saison. C'est dans ce contexte que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a démarré la campagne.
« Dans le Sud-Est, les ventes ont été très difficiles durant tout le mois de juin, déplore Gérard Roche, vice-président de Légumes de France, et faibles en juillet août. Je crains que la région ait perdu le marché des précoces et que les petits producteurs soient découragés car écrasés par les gros producteurs-expéditeurs qui font le marché. » En ce qui concerne le Sud-Ouest et le Centre-Ouest, « les prix n'ont pas été mirobolants, ajoute Bernard Miozzo, mais ils sont passés à une période plus favorable. » La première crise conjoncturelle s'est terminée au 6 juillet mais, dès le 10, la seconde s'installe alors que les trois régions françaises sont entrées en production et que l'apport espagnol reste significatif.
En raison d'une forte pression de l'Espagne, la production s'est retrouvée en crise conjoncturelle dès le 17 juin.
« Le phénomène a été amplifié par le positionnement, le mardi 14 juillet, déclare Bernard Chiron, coprésident de l'As-sociation interprofessionnelle du melon. Le lendemain, cinq jours de stocks ont alourdi le marché ce qui, pour partie, explique la crise. » Provoquant la destruction de marchandise. Au final, la récolte totale de melons a été de 296 729 t en semaine 39 (contre 227 685 t pour la semaine 40 en 2014). Surproduction structurelle ou conjoncturelle ?