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Année internationale
2008 doit être aussi l’année du paysan péruvien !

Ana Maria Hinostroza considère la pomme de terre comme le principal trait d’union entre le Pérou et l’Europe. Et il faut donc profiter de l’année internationale de la pomme de terre pour mettre en valeur le rôle décisif du paysan andin qui cultive des centaines de variétés.

« Mon combat pour la pomme de terre s’adresse d’abord à tous ceux qui cultivent la “papa” dans les Andes. Près de 600 000 familles péruviennes en vivent et produisent environ 3 millions de tonnes de tubercules chaque année (NdlR : environ 1 % de la récolte mondiale) », explique Ana Maria Hinostroza Orihuela, ingénieur agronome diplômée de l’université de Lima. Depuis plus de quarante ans, cette Péruvienne travaille sur les virus de la pomme de terre.

« Puisque la FAO a décidé de faire de 2008 l’année internationale de la pomme de terre, je souhaiterais qu’elle soit aussi celle du paysan andin. C’est lui qui nous a transmis la culture de ce tubercule. Si nous lui en laissons l’occasion, il aurait d’ailleurs encore beaucoup de choses à nous apprendre ! », ajoute Ana Maria, toujours intarissable sur le sujet. Cette spécialiste de la virologie a exploré la pomme de terre de l’intérieur : résistances aux virus via l’amélioration génétique et transfert de gènes. Que ce soit à Gembloux ou au laboratoire de l’université de Gand, elle a beaucoup travaillé le sujet en Belgique comme au Pérou.

Faire progresser la recherche

« Il existe des centaines de variétés à travers le monde provenant uniquement de deux ou trois espèces, mais c’est au Pérou que l’on trouve la plus grande diversité de variétés », souligne-t-elle. Huit espèces sont à l’origine des centaines de variétés existantes en Amérique latine. Par contre, dans les pays andins, il y a presque 200 espèces différentes (les variétés natives) qui n’ont pas encore été utilisées ou très peu, et dont 190 proviennent du Pérou. Carlos Ochoa, le plus grand scientifique péruvien de la “papa” est l’un des chercheurs qui a recensé le plus grand nombre de variétés dans sa base de données intitulée : “Las Papas del Peru”.

Phytopathologie et virologie sont deux sciences sur lesquelles tout scientifique doit évidemment s’appuyer pour faire progresser la recherche. Il ne faut pas pour autant négliger tout ce qui a permis aux petits paysans des Andes de préserver ces variétés natives de générations en générations en permettant d’assurer leur sécurité alimentaire. « Il y a là tout un champ de connaissances à étudier et à préserver. Les paysans péruviens savent cultiver les variétés en fonction de leurs utilisations, de leurs goûts, de leurs valeurs nutritives, de l’altitude à laquelle elles sont plantées… », précise Ana Maria Hinostroza.

Et si nous n’y prêtons pas garde, toutes ces connaissances pourraient disparaître. « La disparition des espèces est une réalité », souligne Ana Maria très sensible à la préservation de la biodiversité. Elle souhaiterait que des programmes de recherche puissent se mettre en place afin que l’on puisse commercialiser de nouvelles variétés sur la base des variétés natives. Elle met en garde sur le fait qu’au Pérou on cultive déjà des espèces d’obtention européenne comme la Désirée, « une variété dont le gouvernement péruvien a financé l’implantation dans ce pays ». Un véritable paradoxe sur les terres de la papa-Peru !

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