Comptes de l’agriculture
2007, une année difficile pour les producteurs de fruits et légumes
Disparités des prix en arboriculture fruitière et baisse du revenu pour les maraîchers, les résultats des comptes de l’agriculture s’avèrent inquiétants.

D’après la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation, qui a rendu ses résultats le 1 er juillet 2008, le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié a progressé de 17 % en 2007. Ce résultat fait office de bonne nouvelle face à la baisse de revenu de 10 % qu’avaient connu les agriculteurs en 2005, cependant il n’en est rien. Cette hausse cache de considérables disparités selon les filières et selon les régions. Les maraîchers doivent faire face à une baisse de revenus de 48,8 %. Même souci pour les arboriculteurs fruitiers avec une baisse de 19,8 %.
Les arboriculteurs fruitiers face à de fortes disparités de prix
En fruits, la valeur de la production est globalement tirée vers le bas suite à la diminution des quantités produites. Pour les fraises, pêches et poires, la production en recul en 2007 (respectivement 12,2 %, 7 % et 10,5 %) couplée à une faible demande, a engendré la diminution des prix. En abricot et en cerise, les rendements ont été entamés suite à un hiver doux et un printemps propice aux gelées.
Cependant les produits étaient de qualité, ce qui a permis la hausse des prix. L’abricot a pu également profiter d’une concurrence limitée du reste de l’UE. Pour les pommes et les prunes, la production a augmenté mais les prix sont en légère baisse. Les récoltes de raisin de table sont en retrait de 4,7 %. Concernant les subventions, elles ont principalement profité aux producteurs de bananes suite à l’augmentation de l’aide à cette production.
Des récoltes hétérogènes pour les producteurs de légumes
La valeur de la production des légumes a augmenté de 1,8 % en 2007 grâce aux prix qui se sont accrus de 2,2 %. Toutefois, la production est inférieure à l’année précédente avec des volumes qui ont régressé de 0,4 %. Les productions de courgettes, asperges, endives et choux-fleurs sont en hausse, et ont été très bien valorisées pour les courgettes et les asperges. En revanche, pour les concombres – qui ont souffert d’une diminution de surface — tomates, carottes et melons, les récoltes ont nettement diminué. La demande réservée pour les concombres et les tomates engendre des prix à la baisse. Dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes où prédominent les fruits et légumes, les revenus ont décru.
En pomme de terre de conservation, la valeur de la production a diminué de 16,8 % suite à une baisse des prix de 27,5 %, tandis que les volumes ont augmenté de 14,7 % grâce aux pluies de l’été. Ainsi, le revenu du Nord-Pas-de-Calais a reculé de 15 % en raison de ses surfaces importantes en pomme de terre.
« Dans ce contexte, il apparaît indispensable de pouvoir mettre en œuvre, en Europe, des outils de gestion de risque et de régulation des marchés », a affirmé Luc Guyau, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture. La Coordination Rurale s’insurge également de la situation préoccupante de l’agriculture en France et espère l’évolution de la politique agricole vers la garantie de prix stables et de revenus corrects pour les producteurs.