2004, année difficile pour la filière fruits et légumes
La Commission des comptes de l’Agriculture vient de rendre son rapport. La filière a souffert d’une baisse presque généralisée des cours.
Malgré des volumes en hausse, les prix des fruits et légumes n’ont pas permis à la filière de se sortir de l’ornière. Si l’année 2004 retrouve des conditions climatiques plus favorables pour les productions de fruits et légumes, les prix, quant à eux, ont régressé. Seules la poire et la courgette ont bénéficié d’une bonne tendance. “La baisse du prix des légumes entraînerait celle du revenu du maraîchage (- 14 %), alors qu’en arboriculture fruitière, le résultat moyen serait stable”, souligne le ministère. Selon le rapport de la Commission des comptes de l’agriculture, publié par l’Insee, le 17 décembre, la baisse des prix des fruits a, par exemple, été en partie compensée par la progression des volumes. Les récoltes ont, en effet, été supérieures à celle de l’année 2003, une année sinistrée par le gel et la canicule. Cette croissance de l’offre a fait fortement chuter les cours d’autant que la demande en fruits d’été a été très modérée. Le rapport note ainsi que les cours des cerises et des prunes ont diminué quelque peu et pour les abricots et les pêches, la forte production n’a pas compensé la baisse importante des prix. En melon, les quantités comme les prix sont en net recul. En revanche, pour les poires, l’augmentation de la récolte a compensé pleinement la diminution des prix alors que la fraise la compense tout juste. La campagne pomme a été favorable aux producteurs avec des cours inférieurs à ceux des campagnes précédentes, malgré une hausse des volumes toutefois en deçà d’une récolte d’une année moyenne pour la France.
Campagne défavorable en particulier pour les tomates
Quant aux légumes, la valeur de leurs productions diminue de 9,5 %, tandis que les volumes ont augmenté de 4 %, la baisse des prix est de l’ordre de 13 %. Pour les concombres, carottes, salades et tomates, la campagne 2004 a été très défavorable. Les prix ont chuté avec des quantités produites stables ou en légère progression. En carotte, cette mauvaise année est due à une demande réservée et à une concurrence des produits belges plus compétitifs. La tomate voit ses prix chuter après cinq ans de hausse, car la concurrence étrangère a été forte. En choux-fleurs, les cours se sont maintenus malgré la baisse des volumes. Pour les asperges, la hausse des prix ne compense pas la baisse des récoltes, seuls les prix des courgettes ont augmenté avec une production stable.
La production de pommes de terre primeurs a diminué sensiblement en raison d’une baisse des surfaces. Leur demande soutenue a permis la hausse des prix (+ 33 %). En revanche, la pomme de terre de conservation a enregistré une hausse des quantités et une baisse des prix, ce malgré une bonne qualité comparée à 2003. Le volume global de production de pomme de terre s’accroît de 13 % tandis que les prix chutent de 29,6 %.
Les concours publics pour le secteur sont en baisse de 8 % à 300 ME. “Les aides directes (122,5 ME, ndlr) ont diminué ainsi que les aides indirectes de soutien de marché (177,5 ME, ndlr) comme celles financées dans le cadre des fonds opérationnels. La fin des plans conjoncturels a également pesé sur la baisse de ces aides”, note la commission.