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Des mesures pour éradiquer le Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV)

Identifié en France en février 2020, le virus émergent Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) menace les cultures de tomates, piments, poivrons et aubergines.

© Luria N, Smith E, Reingold V, Bekelman I, Lapidot M, Levin I, et al.

Depuis sa première identification au Moyen-Orient en 2014, les signalements de ToBRFV se multiplient : depuis 2018 au Mexique, aux Etats-Unis, puis en Europe et en Asie. Les Tobamovirus, genre auquel appartient le ToBRFV, peuvent pénétrer dans la plante par des microblessures provoquées par un contact physique avec tout support porteur de virus : plantes, mains, outils de travail, vêtements de manipulateurs, insectes pollinisateurs, oiseaux ou eau d’irrigation. Une fois dans la plante, ils se propagent de cellule à cellule et envahissent la plante entière.

A lire aussi : virus de la tomate : premier cas en France

Les dégâts observés sur tomate en production sous serre incluent des symptômes sur feuilles (chloroses, mosaïques et marbrures), ainsi que des taches nécrotiques sur les pédoncules, calices et pédoncules floraux. Les fruits présentent des décolorations résultant d’une maturation irrégulière, avec des taches jaunes ou brunes, des déformations et parfois des symptômes de rugosité caractéristiques, devenant ainsi non commercialisables. Le virus peut infecter jusqu’à 100 % des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. Néanmoins, toutes les cultures de tomates peuvent être impactées : agriculture conventionnelle, biologique, en protection biologique intégrée, sous serre et plein champ. Ces virus sont très stables et peuvent survivre plusieurs mois sur des supports inertes sans perte de pouvoir infectieux.

Mesures de prévention et d’éradication

Un arrêté du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, publié le 13 mars 2020 au Journal officiel, fixe à l’échelle nationale les mesures obligatoires de prévention, de surveillance et de lutte contre le virus pour les professionnels.

  • Les professionnels ont pour obligation de conserver les informations relatives à la traçabilité des plants et des semences ;
  • Ils doivent surveiller leurs productions sur la base d'examens visuels et, en fonction d’une analyse des risques,  d'analyses d'autocontrôle ;
  • Des mesures de biosécurité doivent être mises en place dans les exploitations : description des flux entrées/sorties des végétaux, outils, véhicules, matériels, personnes etc ; mesures de nettoyage-désinfection ; plan de formation du personnel ; dispositif d’autocontrôles...
  • L'arrêté décrit des mesures de gestion à mettre en œuvre en cas contamination de semences ou de plants (en production ou destinés à la plantation) par le virus ToBRFV.

L’arrêté rappelle que tout détenteur, producteur ou utilisateur de tomates, poivrons ou piments, doit prévenir immédiatement la DRAAF de sa région, en cas de présence ou de suspicion de présence du virus ToBRFV. Afin d’empêcher toute dissémination du virus, la destruction des plants de tomates (tiges et feuilles), des supports de culture (substrat) et des tomates est en cours dans les serres contaminées. Un nettoyage et une désinfection des serres doivent également être réalisés. Ils seront suivis par la mise en place d’un vide sanitaire, préalable à toute reprise d’activité de production.

Outils d’information et de sensibilisation

Le virus pouvant se disséminer facilement par simple contact (mains, vêtements, outils, etc.), le respect strict de règles de prévention est impératif, par tous les acteurs : professionnels, inspecteurs des services de l'Etat en charge de la surveillance du territoire, particuliers…

Des recommandations pour les jardiniers amateurs, les jardineries et les producteurs sont disponibles sur le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

En cas de suspicion de présence du virus dans leurs jardins/potagers, les particuliers sont invités à en informer le plus rapidement possible les jardineries dans lesquelles ils ont acheté des semences ou des plants.

La Direction générale de l’Alimentation a adressé, le 5 mars dernier, une instruction technique à destination des DRAAF/DAAF et SRAL afin de préciser les conditions de mise en œuvre de la certification phytosanitaire à l’exportation des légumes de consommation et de transformation et des semences de tomates et poivrons pour respecter les réglementations des pays tiers relativement au ToBRFV. Côté professionnels, les cellules régionales constituées et pilotées par l’AOPn Tomates et concombres de France ont travaillé à l’élaboration de fiches à destination des conseillers et techniciens, des pépiniéristes, des salariés agricoles, des intervenants extérieurs et des producteurs.

Sources : Anses, Direct Légumes

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