Aller au contenu principal

Apport d'azote sur blé : « Je mesure des reliquats azotés sur toutes mes parcelles »

Agriculteur à Montsuzain (Aube), Ludovic Renaudin utilise plusieurs moyens pour mesurer les besoins en azote de ses blés de la sortie de l'hiver au printemps.

Ludovic Renaudin, agriculteur à Montsuzain (Aube)   "L’observation de bandes double densité sur le blé contribue à bien positionner la date du premier apport avec de la solution azotée, en vérifiant si la céréale est en manque d’azote ou pas."
Ludovic Renaudin, agriculteur à Montsuzain (Aube) "L’observation de bandes double densité sur le blé contribue à bien positionner la date du premier apport avec de la solution azotée, en vérifiant si la céréale est en manque d’azote ou pas."
© L. R.

« En janvier, sur toutes mes parcelles, j’effectue des mesures de reliquats azotés sur les trois horizons de sol pour les blés. Je reporte les quantités d’azote dans mon plan prévisionnel de fumure (PPF). Ces reliquats peuvent être importants car j’apporte du lisier d’un élevage de porcs sur les cultures intermédiaires de précédent betterave et orge de printemps. Ils peuvent se situer entre 45 et 80 unités (avant un blé). Le premier apport azoté se fait toujours avec de la solution azotée, réalisé le 10 mars en 2022 à raison de 70 à 100 unités. La présence de reliquats azotés évite de devoir passer plus tôt pour répondre aux besoins du blé. L’observation de bandes double densité contribue à bien positionner la date du premier apport, en vérifiant si le blé est en manque d’azote ou pas. Je prends beaucoup en compte les conditions météorologiques pour décider de cet apport : en prévision d’une pluie annoncée ou sous la pluie.

Le deuxième apport est généralement effectué fin mars, toujours sous forme de solution azotée. La dose, de 30 à 50 unités, varie selon les parcelles, avec l’objectif d’aboutir à la dose totale du PPF moins 40 unités. Pour le troisième apport, j’utilise la pince N-Tester pour affiner la quantité d’azote à apporter. Les mesures me prennent une demi-heure par parcelle. En 2022, elles ont été réalisées le 12 mai. La moitié de ma surface de blé n’avait pas besoin de cet apport supplémentaire. Pour le reste, les besoins variaient de 40 à 70 unités apportées sous forme d’ammonitrate, avec parfois une modulation de doses entre haut et bas des champs qui sont en pente. Les fonds de parcelles ont généralement besoin de 30 unités en moins.

Le prix de l’azote a été multiplié presque par 3 par rapport à il y a deux ans avec des dates d'achats aussi différentes dans la saison. Sur 470 €/ha de charges opérationnelles totales sur blé tendre en 2021-2022, la fertilisation azotée en représentait plus de la moitié avec 270 €/ha, contre 146 €/ha lors de la campagne précédente. Pour 2023, l’augmentation des coûts pourrait amener ces charges à 450 €/ha. Pour autant, je ne prévois pas de diminuer les apports d’azote, tout en tenant compte des reliquats azotés. Cet élément est primordial pour le rendement des cultures par rapport aux autres intrants. On perd plus à ne pas mettre d’azote qu’à ne pas mettre de fongicides. »

SCEA Claire Val. 204 hectares dont 57 en blé tendre, 54 en orge de printemps, 51 en betterave sucrière, 24 en colza, luzerne, seigle. Sols crayeux. 88 q/ha de moyenne de rendement en blé.

Les plus lus

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Vincent Prévost, agriculteur à Gueux, dans la Marne</em>
Chardon : « Je garde une attention constante tout au long de la rotation pour limiter cette adventice dans mes parcelles dans la Marne »
Producteur de grandes cultures à Gueux dans la Marne, Vincent Prévost reste vigilant tout au long de la rotation pour limiter au…
<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures