Du bio mais à quel prix !

La France s’est donnée des objectifs ambitieux de développement de son agriculture biologique, en les inscrivant dans la loi. 15 % de la surface agricole utile devront être conduits selon ce mode en 2022. Les établissements de restauration collective devront introduire des produits biologiques à hauteur de 20 % de leur valeur d’achat à la même échéance. Certains y verront un niveau impossible à atteindre, quand d’autres y voient un moyen pour organiser la production en France.
Pour y parvenir, la structuration des filières sera l’une des clés de la réussite, et la restauration collective a logiquement son rôle à jouer. Les plateformes régionales mettant en relation les producteurs - le plus souvent locaux - avec les gérants d’établissements fleurissent un peu partout sur le territoire. Vous trouverez trois exemples dans ce numéro, dont l’une des structures les plus importantes en France, le réseau Manger Bio ici et maintenant. Mais il y en aurait bien d’autres à citer, ainsi que des initiatives isolées qui permettent aux producteurs de s’organiser et de développer leur offre. Les marchés d’intérêt national ont aussi leur rôle dans cette structuration. Et n’oublions pas les coopératives et leur rôle central dans l’organisation de la production. En investissant dans les outils de stockage, de transformation, en donnant une visibilité aux producteurs, celles-ci restent un maillon important de cette nécessaire et utile structuration des filières. Mais tout cela n’aura de sens que si chacun arrive à conserver la valeur produite.
Et c’est bien cela l’enjeu des acteurs de la filière bio, bien plus que le développement de la production qui semble pour le moment suivre une courbe ascendante. À l’heure de la démocratisation et de l’accessibilité du bio, les acteurs doivent se prémunir d’une baisse de valorisation, en poursuivant l’organisation des filières.