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Mise en bouteille : à chacun sa stratégie

Investissement, prestation de service, copropriété… Avant d’opter pour l’une de ces trois solutions d’embouteillage, il est primordial de prendre le temps de la réflexion et de se poser les bonnes questions. Fabrice Plançon, œnologue et conseiller en investissement chez Fabrice Plançon Consulting, recommande ainsi de débuter par un état des lieux. « Tout d’abord, il faut vérifier la disponibilité de prestataires de mise sur le territoire, avance-t-il, car il y a une vraie pénurie. » Sans compter que rares sont les embouteilleurs à façon qui acceptent de se déplacer pour de petits lots. De même, il est important d’identifier les Cuma des alentours équipées pour l’embouteillage. Elles ne sont généralement pas pléthore. Une fois cet audit effectué, il faut se pencher sur le seuil de rentabilité : nombre de mises par an, volume, etc.

Ensuite, la stratégie du domaine intervient. Le vigneron angevin Yan Cogné préfère par exemple tout embouteiller d’un coup. Cela lui permet d’avoir des lots homogènes, semblables d’un mois sur l’autre, afin que ses clients restaurateurs aient toujours le même produit. À l’inverse, Fabrice Plançon est plutôt favorable à la détention d’un matériel en propre. « Cela permet de réaliser des mises fractionnées, au plus près de la commercialisation, indique-t-il. C’est plus favorable à la qualité des vins, notamment pour les plus fragiles. » Et ce d’autant plus qu’il y a des aides à l’investissement de FranceAgriMer.

Se poser les bonnes questions et se projeter

Dès lors que l’on a décidé d’investir, il faut établir un cahier des charges détaillé, que l’on envoie ensuite à tous les fournisseurs, afin de comparer les embouteilleuses sur des bases communes. Pour cela, il faut regarder ses besoins actuels, mais aussi et surtout, se projeter sur les futurs. Un exercice indispensable, qui prend plusieurs heures. « Si le groupe dispose d’une tête révolver ou d’une prédisposition pour en recevoir une, cela permet par exemple de pouvoir passer d’un bouchage synthétique ou liège à de la capsule à vis sans énorme surcoût », illustre Fabrice Plançon. Il faut également bien réfléchir à la cadence souhaitée. « Parfois, une machine plus grosse et plus chère sera plus intéressante, commente le consultant. Elle conduira à une meilleure productivité en cave, qui permettra une meilleure rentabilité. » Et de conclure : « il ne faut pas hésiter à se faire accompagner dans cette démarche. Le coût est faible comparé à l’investissement ; une vision neutre extérieure apporte toujours ».

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