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Distillation : chauffe à la vapeur et récupération d’énergie au programme dans le Cognaçais

Une chauffe moins énergivore et moins polluante, tel est l’objectif de Martell. Voici comment la maison de négoce souhaite y parvenir.

Martell teste une distillation avec chauffe à la vapeur et récupération d'énergie par boucle externe.
Martell teste une distillation avec chauffe à la vapeur et récupération d'énergie par boucle externe.
© C. de Nadaillac

« En 2019, le BNIC (Bureau national interprofessionnel du Cognac) a lancé un appel à projets pour tester un nouveau système de chauffe à la vapeur, en vue de diminuer les émissions de gaz à effet de serre lors de la distillation », indique Christophe Valtaud, maître de chai chez Martell. La maison a décidé de participer à ce projet qui permet a priori de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 70 % sans dénaturer le produit. Mais elle a souhaité aller plus loin et vise, en plus, la sobriété énergétique.

Plus de cheminée mais un condensateur et une boucle externe

Pour ce faire, Martell et Chalvignac ont planché durant cinq ans sur la récupération de l’énergie s’évaporant habituellement sous forme de vapeur d’eau par la cheminée de l’organe réfrigérant. « Nous condensons la vapeur et reprenons cette eau chaude, détaille Christophe Valtaud. Elle passe dans une pompe à chaleur haute performance qui monte sa température de 85 °C à 115 °C et alimente une boucle externe. » Cette dernière réchauffe le vin via un échangeur externe.

Selon le maître de chai, ce procédé permet de diminuer de 55 % les consommations énergétiques. Des performances améliorables, selon lui, certaines pompes à chaleur ayant un rendement multiplié par 5 ou par 7 contre 3 pour la version actuellement employée. Il serait ainsi possible, à terme, de tomber de 580 kWh/hl d’alcool pur à moins de 250. De même, les émissions de gaz à effet de serre seraient réduites de plus de 85 %.

Des aides de l’Ademe envisageables

Signe de la volonté de Martell de transférer les résultats de ses expérimentations auprès de ses apporteurs, les essais sont menés sur une chaudière de 20 hl. L’investissement, certes conséquent, devrait permettre de réaliser des économies substantielles, et donc de le rentabiliser. « Il faut juste acheter une boucle externe et un condensateur », pointe Christophe Valtaud, qui précise que si les acteurs du Cognac veulent perdurer, il faudra qu’ils s’adaptent et consomment moins d’énergie. Une aide de l’Ademe serait dans les tuyaux.

Ces procédés ne pourront néanmoins pas être déployés tout de suite, le système de chauffe à la vapeur nécessitant un accord de l’Inao.

Barriques sous haute surveillance

La maison Martell essaie de conserver ses barriques le plus longtemps possible, afin de limiter les achats inutiles. « Certaines ont plus de 100 ans, l’âge moyen étant de 40 à 50 ans », se réjouit Emmanuel Daguerre, directeur des chais chez Martell. Pour ce faire, les cavistes veillent à ce que les fûts restent pleins et en statique. Puis, à la moindre casse ou fuite, ils changent le statut de la barrique (par code-barres).

Elle est alors prise en charge par l’un des quatre tonneliers dédiés à l’entretien de ces pièces de bois. Ils l’inspectent sous toutes ses coutures et procèdent au changement des douelles fendues ou abîmées, en utilisant de vieilles douelles. Les cassées sont à leur tour réemployées ou brûlées dans des braseros. « Nous réparons environ 2 000 barriques par an, rapporte le directeur des chais. Une fois réhabilitée, une barrique repart pour quelque dix ans de plus. »

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