réussir demain
Des huiles essentielles d’origan microencapsulées contre le mildiou de la vigne
Des chercheurs de la Haute école de viticulture de Changins, en Suisse, viennent de lancer un projet avec des chimistes pour formuler un produit de biocontrôle à base d’origan.
Des chercheurs de la Haute école de viticulture de Changins, en Suisse, viennent de lancer un projet avec des chimistes pour formuler un produit de biocontrôle à base d’origan.

Quel est le contexte de recherche ?
Les huiles essentielles, utilisées de façon empirique par les vignerons, font l’objet de nombreuses recherches. En 2019, une équipe de l’institut de recherche de l’école d’ingénieurs de Changins, en Suisse, élucidait un mécanisme, prouvant scientifiquement que l’huile essentielle d’origan déclenche les voies de résistance naturelles de la vigne. Depuis, les chercheurs ont identifié le carvacrol, un terpène, comme étant le composé le plus efficace contre le mildiou, et ont amélioré leur compréhension du mode d’action.
Quelle est la portée concrète de ces travaux ?
Si la vapeur d’origan fonctionne sur disques foliaires ou en chambre climatique, l’application au champ est beaucoup plus hasardeuse. « Aussi nous commençons un projet pour essayer d’encapsuler de l’huile essentielle et des terpènes dans de l’alginate-chitosan, afin d’éviter leur lessivage et leur phytotoxicité », dévoile Markus Rienth, professeur à la Haute école de viticulture de Changins.

À quel stade en est-on ?
Le projet Biocapwine a été lancé en début d’année 2025, pour une durée de 18 mois. Des chimistes de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) travaillent sur l’obtention du fluide. « Nous sommes dans la phase de microencapsulation », informe le professeur. Les scientifiques caractérisent le largage des molécules, notamment la durée et la concentration. Les premiers essais seront réalisés en conditions contrôlées, puis seront transférés aux champs cette fin de saison ou la saison prochaine. La finalité du projet est de créer un produit formulé utilisable en biocontrôle. « Mais ça n’est pas pour tout de suite, il faudra quoi qu’il en soit plusieurs années avant d’arriver à une commercialisation », prévoit Markus Rienth.