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Coûts de mécanisation : « Je fais appel à la Cuma et la délégation pour limiter mon parc matériel »

Éric Nuttinck, agriculteur en Côte-d’Or sur 230 hectares, concentre ses investissements matériels sur son seul tracteur et ses deux déchaumeurs. Il fait appel à la Cuma pour les autres outils et à l’ETA pour le semis.

Éric Nuttinck ne renouvelle régulièrement que son tracteur de tête de 220 chevaux.
Éric Nuttinck ne renouvelle régulièrement que son tracteur de tête de 220 chevaux.
© É. Nuttinck

Installé en bio depuis une quarantaine d’années sur des terres caillouteuses très superficielles à faible potentiel, à Oigny au nord de la Côte-d’Or, Éric Nuttinck a progressivement réduit son parc matériel, jusqu’à faire l’impasse sur l’achat d’un nouveau semoir. « Je cherchais un appareil multitrémie capable de semer plusieurs graines ou de fertiliser au semis. Mais l’investissement allait difficilement être rentable sur ma surface et je ne voulais pas prendre le risque de m’enfermer dans une technique. En parallèle, j’avais une problématique de main-d’œuvre liée à mon activité de transformation et de vente directe de farine et lentilles. J’ai donc préféré confier la majorité de mes semis à un entrepreneur. »

L’ETA pour avoir accès à un semoir multitrémie

L’agriculteur délègue ainsi l’implantation de plus de 80 % de ses 155 hectares de cultures. L’ETA intervient avec un semoir Sky Easydrill de 6 mètres disposant de trois trémies, permettant d’apporter l’engrais et des activateurs de sol en plus de la semence. « La prestation me revient à 50 euros par hectare, sachant que je fournis le carburant et la semence. » En dépannage pour les quelques hectares qui ne sont pas semés par l’entreprise, Éric Nuttinck dispose d’un combiné de semis à trois rangées de dents vibrantes de 6 mètres acheté d’occasion. « Cette saison, il n’a semé que le sarrasin », assure-t-il, tout en précisant qu’il fait aussi appel au semoir monograine de la Cuma pour le tournesol.

Éric Nuttinck délègue la majorité de ses semis, lui permettant une économie de main-d’œuvre et l'accès à un semoir à trois trémies.
Éric Nuttinck délègue la majorité de ses semis, lui permettant une économie de main-d’œuvre et l'accès à un semoir à trois trémies. © A. Lamiral

Un seul tracteur récent de 220 chevaux

L’exploitant ne dispose ainsi que d’un seul tracteur récent de 220 chevaux principalement dédié au travail du sol et au désherbage mécanique. En parallèle, quelques vieux tracteurs servent encore pour les petits travaux. « Ce tracteur est le seul matériel acheté neuf avec le déchaumeur à disques semi-porté de 5 mètres. En revanche, mon second déchaumeur à dents vibrantes de 7,50 mètres a été acquis d’occasion », expose Éric Nuttinck. Le tracteur réalise environ 500 heures par an, dont une petite partie est également dédiée à la fabrication du compost. « Après avoir arrêté l’élevage, j’ai conservé mon retourneur d’andain. Je fauche des prairies temporaires pour faire mes andains de compost, auxquels j’incorpore des fientes achetées. Je réalise également un peu de prestation avec cet appareil. »

La prestation de semis coûte à Éric Nuttinck 50 euros par hectare (hors carburant et semences).
La prestation de semis coûte à Éric Nuttinck 50 euros par hectare (hors carburant et semences). © A. Lamiral

Concernant les autres matériels utilisés sur la ferme, Éric Nuttinck fait appel à la Cuma pour la moissonneuse-batteuse, la charrue, la bineuse, l’épandeur d’engrais, l’épandeur à compost ou à la copropriété pour la herse étrille. « Sur mes terres à cailloux, j’utilise très peu les outils de désherbage mécanique. Je mise davantage sur la rotation des cultures et sur une gestion fine des déchaumages pour gérer le désherbage. La Cuma s’est aussi équipée d’une faucheuse-andaineuse attelée au tracteur et d’un pick-up pour la moissonneuse-batteuse pour la moisson décomposée. En plus du gain sur la maturité des cultures, cette méthode participe aussi à la maîtrise des adventices qui montent moins en graine. »

Assolement

230 ha de SAU

155 ha de cultures·: blé (hiver et printemps), orge de printemps, lentilles vertes, moutarde, sarrasin, tournesol

75 ha de luzerne, sainfoin et prairies temporaires

Matériels utilisés

En propre·:

1 tracteur de 220 ch acheté neuf 160·000 euros

1 déchaumeur à disques indépendants semi-porté de 5 m acheté neuf 40·000 euros

1 déchaumeur à dents vibrantes semi-porté de 7,50 m acheté d’occasion 21·000 euros

1 combiné de semis acheté d’occasion 3·000 euros

1 herse rotative de 4 m

1 retourneur d’andain de compost

En copropriété avec 3 agriculteurs·:

1 herse étrille de 12 m

En Cuma (Coût)·:

1 moissonneuse-batteuse Case IH Axial-Flow 7230 (72 euros/ha)

1 faucheuse-andaineuse 7,50 m et le pick-up pour la moiss’-batt’ (14,60 euros/ha)

1 épandeur d’engrais 36 m avec pesée (4 euros/ha)

1 charrue 7 corps (11,30 euros/ha)

1 semoir monograine 12 rangs (16,50 euros/ha)

1 bineuse 12 rangs (27 euros/ha)

1 épandeur pour le compost de 20 m3

1 broyeur de végétaux (12,80 euros/ha)

1 trieur de semences en intercuma (15 euros/t)

1 broyeur de pierres (60 euros/ha)

Rédaction Réussir

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