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Conduire les poulettes en volière

Élever les futures poules pondeuses qui seront logées en volières ne s’improvise pas. Six éleveurs témoignent de leurs choix techniques et de leurs pratiques au quotidien.

© P. Le Douarin

La production d’œufs issus de poules élevées en volière est appelée à un grand développement. En effet, ce mode d’élevage surfe sur deux vagues, celle du bien-être animal et celle de l’efficacité économique. Pour des raisons éthiques, la grande distribution a décidé de ne plus vendre d’œufs issus d'élevage en cage sous marques de distributeurs à partir de 2022, et plus aucun en 2025. Concrètement, le cheptel national de poules en cage devrait diminuer de 31 millions en 2017 à 21-22 millions en 2022. À long terme, l’Itavi table même sur une part résiduelle de l’œuf en cage à 10-15 % (63 % en 2017), soit moins de 8 millions de poules. Sur le plan économique, ces cages installées dans des bâtiments, grands et souvent sans foncier, seront majoritairement remplacées par des volières. Car elles seules permettent de produire à des coûts proches de la cage. C’est cette même logique de réduction du prix de revient qui a aussi incité à installer des volières pour produire de l’œuf plein air et bio. Cette mutation rapide concerne l’élevage des poulettes, dans la mesure où une poulette élevée en cage ou au sol ne fait pas une bonne poule de volière. Remonter les poules le soir pour dormir, ramasser des œufs hors du nid, collecter moins d’œufs… fait perdre beaucoup d’énergie, de temps et d’argent.

Être éleveur de poulettes en volière demande plus de compréhension de l’animal et implique de rompre avec ses habitudes. Désormais, il doit inciter les oiseaux à se percher quand il ne l’encourageait pas avant. La poulette est préparée à évoluer dans un volume plutôt que sur une surface. Elle doit apprendre à se déplacer pour aller pondre dans le nid placé dans le système, y boire, y manger et y dormir. Les fondamentaux ne sont pas bousculés (programme lumineux, alimentation, prophylaxie sanitaire), mais des adaptations sont nécessaires. Par exemple, accentuer l’intensité lumineuse. C’est ce que disent six éleveurs rencontrés dans les trois principaux bassins de production de poulettes (Alsace, Bretagne, Pays de la Loire). Ils expliquent aussi ce qu’ils pensent de leurs installations, pour eux et pour les poulettes, qui peuvent être classés en trois familles : le portique à plateaux mobiles, la rangée à niveaux fixes, la rangée de mini-volières.

Dans la volière portique avec des plateaux ascenseurs ou pivotants, les poulettes disposent d’un vaste espace commun dès le premier jour. Quatre modèles existent (Jansen, Landméco, Ska, Vencomatic).

Les volières à rangées fixes sont une succession de modules de 2 à 4 niveaux, équipés (perchoir, eau, aliment) et plus ou moins grands. Le démarrage s’y déroule comme dans une cage collective. Les fournisseurs sont nombreux (Big Dutchman, Facco, Farmer automatic, Hellman poultry, Fienhage, Jansen, Meller, Tecno, Ska, Specht, Volito).

La famille des mini-volières correspond à des rangées de modules d’un grand volume, comportant tout l’équipement d’apprentissage (plateau, perchoir, eau, aliment). Deux modèles existent (Valli, Vencomatic). Au dire des éleveurs, le matériel impacte autant qu’eux sur l’apprentissage et sur les capacités d’adaptation des poulettes.

« Devenir un maître d’apprentissage »

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