Aller au contenu principal

Comment réduire l’utilisation des antibiotiques en élevage de porcs

Identifier les élevages forts utilisateurs d’antibiotiques permet de les accompagner pour réduire leurs usages. Le recours aux vaccins, l’amélioration de la conduite d’élevage et de la chaîne bâtiment font partie des axes de travail.

L'Ifip analyse le profil des élevages forts utilisateurs de soins curatifs à partir de la base GTE. © D. Poilvet
L'Ifip analyse le profil des élevages forts utilisateurs de soins curatifs à partir de la base GTE.
© D. Poilvet

Les dépenses de santé de la base de données GTE permettent un suivi indirect et annuel de l’usage des antibiotiques à partir d’un réseau conséquent d’élevages et d’investiguer des caractéristiques d’élevages. Mener des actions dans les élevages forts utilisateurs d’antibiotiques doit permettre de poursuivre la baisse des usages d’antibiotiques. À partir des enregistrements des dépenses de santé curatives de la base GTE, l’Ifip a analysé le profil des élevages forts utilisateurs de soins curatifs.

Les élevages naisseur engraisseur et post-sevreur engraisseur les plus forts dépensiers en soins curatifs administrent également significativement plus de soins préventifs. Cela confirme qu’en général, les stratégies pour régler les problèmes sanitaires privilégient également les vaccins (figure). Cependant, certains profils d’élevages forts dépensiers en soins curatifs mais peu en vaccins ont été mis en évidence : il convient donc d’accompagner ces élevages pour réduire leurs usages d’antibiotiques. Un des axes pour diminuer les fortes utilisations est d’étudier le profil d’utilisation en vaccins et en soins curatifs des élevages forts utilisateurs à un instant donné et dans la durée pour identifier les axes de progrès.

Mieux vacciner contre le SDRP et le PCV2

Une analyse approfondie chez 60 élevages naisseur engraisseur forts dépensiers en 2016 a montré un bon niveau d’utilisation des vaccins, supérieur à la référence GTE. Cependant, un meilleur taux de vaccination des porcelets vis-à-vis du SDRP et dans une moindre mesure vis-à-vis du PCV2 chez ces éleveurs serait une des pistes pour aider à stabiliser leur situation sanitaire et donc contribuer à la diminution de leurs soins curatifs. Ces forts dépensiers enquêtés ont aussi plus de pathologies différentes à gérer ou plus souvent dans l’année que les autres élevages. Leur marge de progrès est importante concernant la chaîne bâtiment (73 % d’entre eux ont des bâtiments à revoir), la conduite d’élevage et l’hygiène (respectivement 56 % et 53 % des élevages étudiés ont des pratiques à revoir). un accompagnement technique renforcé sur ces thématiques est également à privilégier pour aider à stabiliser la situation sanitaire.

Réduire les problèmes sanitaires récurrents

Les naisseurs engraisseurs forts dépensiers en soins curatifs ne sont majoritairement pas forts dépensiers « chroniques ». Des actions sont donc mises en place pour réduire leurs problèmes sanitaires et diminuer les soins curatifs. Cependant, bon nombre d’entre eux semblent confrontés à des problèmes sanitaires récurrents et ils sont donc forts dépensiers sur plusieurs années non consécutives. Les post-sevreurs engraisseurs forts dépensiers le sont de manière plus chronique et plus récurrente. Des actions préventives sont sans doute plus difficiles à mettre en place dans ces élevages tributaires du statut sanitaire des porcelets livrés et des vaccinations mises en place sur le troupeau reproducteur et sur les porcelets avant sevrage.

Le seul critère technique impacté chez les forts dépensiers est le taux de pertes sevrage-vente, Il est supérieur de 0,5 % en comparaison aux références GTE. Cela confirme de nouveau la réalité des problèmes sanitaires dans ces élevages forts dépensiers. Les traitements et les vaccins mis en place permettent néanmoins un maintien des autres performances technico-économiques des élevages forts dépensiers au niveau de la référence nationale (hors dépenses de santé) dans des contextes d’élevages avec des situations sanitaires dégradées mais également, pour certains, des conditions d’élevage loin d’être optimales. Par contre, en comparaison à des élevages similaires en termes de taille et de localisation mais faibles dépensiers, les performances technico-économiques sont dégradées, ce qui corrobore l’impact de la santé sur les performances d’élevages.

Entre 2006 et 2016, il y a une forte baisse des soins curatifs chez les forts dépensiers, nettement plus marquée que dans les autres élevages (diminution de 0,45 €/100 kg de carcasse de plus chez les forts dépensiers par rapport aux autres) et une augmentation des soins préventifs. Ainsi l’effort de réduction de l’usage des antibiotiques a également été mené dans les élevages où la situation sanitaire était plus difficile à gérer.

Étude financée par le plan Écoantibio

À retenir

Les forts dépensiers en soins curatifs utilisent également plus de vaccins
Les traitements et les vaccins mis en place permettent un maintien des performances de croissance des forts dépensiers au niveau de la référence nationale
Les élevages forts dépensiers en soins curatifs ne sont majoritairement pas forts dépensiers « chroniques »
L’identification et l’accompagnement dans le temps de ces élevages sont primordiaux

Profil de dépenses des naisseurs engraisseurs forts dépensiers en dépenses de santé curatives

Les forts dépensiers en soins curatifs dépensent également plus en vaccins

 
Profil de dépenses des naisseurs-engraisseurs forts dépensiers en dépenses de santé curativesLes forts dépensiers en soins curatifs dépensent également plus en vaccins. © Ifip
Source : Ifip.

Évolution des dépenses de santé des naisseurs engraisseurs

La diminution des soins curatifs chez les forts dépensiers est nettement plus marquée que chez les autres élevages

 
Évolution des dépenses de santé des naisseurs-engraisseurs.La diminution des soins curatifs chez les forts dépensiers est nettement plus marquée que chez les autres élevages © Ifip
Source : Ifip.

Les plus lus

<em class="placeholder">Le bâtiment est composé de deux salles de 400 places chacune avec un accès extérieur dans une courette semi-couverte.</em>
Un bâtiment d’engraissement en grands groupes de 400 places de porcs et un accès à l'extérieur

Dans le cadre du projet BP 2022piloté par la chambre d'agriculture de Bretagne, un bâtiment d'engraissement alternatif a été…

<em class="placeholder">Isabelle et Mickaël Belloeil :« Nous mettons six minutes pour bloquer ou débloquer les 23 truies. » </em>
« Dans notre maternité de truies en liberté, la clé est de maintenir les deux ambiances de température"

Pour Isabelle et Mickaël Belloeil, la clé pour éviter les écrasements est de bien gérer les deux ambiances de température de…

<em class="placeholder">Un bon alignement entre l&#039;horloge biologique des porcs charcutiers et les prises alimentaires améliorent les performances.</em>
Deux repas quotidiens espacés de huit heures favorisent les performances des porcs en engraissement

Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être…

<em class="placeholder">Estelle et Mathis Talec : « La nouvelle maternité permet de s’adapter à l’évolution de la prolificité des truies et de soutenir les performances de porcelets ...</em>
« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »

Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’…

<em class="placeholder">Les deux salles maternité de 24 places disposent de cases maternité liberté balance (grand modèle 2,80 x 2,80 m) équipées de capots de nids et de plaques eau chaude ...</em>
"Je bonifie la valeur de mon élevage de porc avec un nouveau bloc maternité"

À Lantic dans les Côtes d’Armor, Ludovic Forestier vient d’investir dans un nouveau bloc maternité. En plus de la prise…

<em class="placeholder">Deux groupes de progrès maternité liberté ont été mis en place au sein de Porc Armor Evolution. Ici en visite chez Mickaël et Isabelle Belloeil.</em>
La maternité liberté n’impacte pas le nombre de porcelets sevrés

Une enquête de Porc Armor Evolution souligne les deux facteurs clés pour éviter les porcelets écrasés en maternité liberté…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)