Aller au contenu principal

Comment obtenir le statut d’agriculteur ?

Comment devenir agriculteur ? Derrière le statut d’agriculteur se cache une diversité de situations. Pour franchir le pas, il est important de se poser les bonnes questions en étant conscient de l’enjeu du projet. Des organismes sont spécialisés pour accompagner les futurs agriculteurs dans leur démarche.

Jeunes devant un tracteur
© Pixabay

 

Qui peut avoir le statut d’agriculteur ?

Au sens strict, le statut d’agriculteur est attribué aux exploitants non-salariés agricoles affiliés à la mutualité sociale agricole (MSA). D’autres personnes peuvent travailler sur une exploitation agricole : le ou la conjoint collaborateur(trice), l’associé, l’aide familial, les salariés… Pour bénéficier de l’affiliation à la MSA, l’exploitant doit exercer des activités agricoles énumérées dans l’article L 722-1 du code rural et de la pêche maritime.

Le régime de protection sociale MSA s’applique aux activités suivantes :

  • Activité agricole par nature (polyculture, les cultures de toute nature et toutes formes d’élevages)

  • Activité touristique sur l'exploitation

  • Activités connexes à l’agriculture (travaux forestiers)

  • Activité de prolongement (la transformation, le conditionnement et la commercialisation des produits agricoles)

 

Retrouvez nos articles sur l'installation
 

Comment prouver son statut d’agriculteur ?

Pour obtenir le statut d’agriculteur, l’une des conditions est l’atteinte de l'AMA (Activité Minimale d’Assujettissement), nécessaire pour l’affiliation à la MSA. Mais ce n'est pas la seule condition, le respect d’au moins un des trois critères suivants est en réalité nécessaire :

  • La surface minimale d’assujettissement (SMA), qui varie selon les départements et est fixée par arrêté préfectoral

  • Le temps de travail (au moins 1200 heures par an)

  • Dégager un revenu annuel suffisant sur son exploitant (au moins 800 Smic horaire)

Après avoir bien réfléchi sur les éléments de base comme le type d’exploitation, le régime d’imposition, le type de société… le futur exploitant peut s’enregistrer au CFE (Centre de Formalités des Entreprises) localisé dans la Chambre d’agriculture de sa région. A noter que cette déclaration constitue un engagement à long terme. Ces conditions remplies, l’intéressé peut être qualifié d’agriculteur à titre principal.

 

Quelle surface minimum pour être exploitant agricole ?

Une surface minimum d’assujettissement (SMA) nationale est fixée par arrêté ministériel. Elle est actuellement de 12,5 hectares. Une SMA est retenue dans chaque département, et ne peut être inférieure à la SMA nationale. Elle dépend du type de production déclarée à la MSA (Mutualité Sociale Agricole) et du département dans lequel l’agriculteur se situe. On peut toutefois devenir agriculteur même si la surface de l’exploitation est inférieure à la SMA, si l’on respecte la condition de temps de travail ou de revenu professionnel minimal (voir ci-dessus)

 

Quels sont les différents statuts agricoles ?

Dans le secteur agricole, il existe trois statuts différents :

  • Le statut juridique de l’entreprise agricole. Il peut s’agir d’une exploitation agricole individuelle, d’une société civile (Gaec, SCEA, EARL…), d’une société commerciale (SARL, EURL…). Depuis 2022, l’EIRL n’est plus possible. Le choix du statut juridique revient au chef d’exploitation.

  • Le statut social est spécifique aux agriculteurs : ils ne sont pas soumis au régime classique mais affiliés à la MSA (Mutualité Sociale Agricole).

  • Le statut fiscal va déterminer les impôts auxquels sera assujettie la structure agricole. Selon le seuil des recettes et les options retenues par l’agriculteur, les bénéfices agricoles relèvent de trois régimes (BA forfaitaires, réel BA simplifié, réel BA normal). Les sociétés civiles agricoles relèvent de l’impôt sur le revenu, mais elles peuvent opter pour l’impôt sur les sociétés.
     

 

Peut-on devenir agriculteur sans diplôme ?

C’est l’une des questions que se pose un futur agriculteur, et la réponse est oui : on peut devenir agriculteur sans diplôme.

Toutefois, un diplôme agricole est indispensable pour obtenir la capacité professionnelle agricole (CPA), elle-même nécessaire pour demander les aides à l’installation. Si vous ne l’avez pas, vous pouvez réaliser un apprentissage ou une formation pour adulte. Autre possibilité : faire jouer une VAE (Validation des Acquis d’Expérience) si vous avez 1 an d’expérience dans le domaine agricole (en tant qu’exploitant, salarié, conjoint collaborateur, aide familiale, woofing…), qui vous donnera accès à la capacité professionnelle agricole.

On peut également obtenir une autorisation d’exploiter sans capacité professionnelle agricole, mais de moins en moins d’exploitant s’installent sans diplôme agricole (en 2019, 14,1% des exploitants se sont installés sans diplôme selon l’Insee, Caractéristiques des emplois). Dans ce cas l’agriculteur dispose de moins d’opportunités qu’un collègue diplômé, notamment dans la recherche de terres, processus complexe si le futur agriculteur veut s’installer hors cadre familial. En effet, il ne sera pas sur la liste de la Safer. De plus, sans diplôme, on ne peut pas bénéficier d’aides d’Etat. Face à ces enjeux, il est fortement conseillé d’avoir de l’expérience et des compétences dans le domaine agricole avant de s’installer en tant qu’agriculteur.

Lire tous nos articles sur la formation agricole
 

Comment devenir agriculteur à titre secondaire ?

Il est fréquent dans le milieu agricole d’être agriculteur à titre secondaire.

Il faut pour cela que, le revenu disponible agricole soit situé entre 30% et 50% des revenus professionnels totaux de l’agriculteur double-actif en première année tout en maintenant son autre activité professionnelle.

 

Peut-on devenir agriculteur à plus de quarante ans ?

Oui, on peut devenir exploitant agricole à plus de quarante ans, pour s’installer il faudrait :

  • L’obtention du statut d’agriculteur à titre principal dès la première année

  • S’engager à détenir son statut d’agriculteur pendant cinq ans minimum

  • Avoir les compétences et les qualités nécessaires au projet avant l’installation (un diplôme niveau IV et le Parcours Professionnel Personnalisé réalisé).

 

Qu’est-ce que l’installation progressive ?

L’installation progressive est un dispositif suivant lequel le futur exploitant est affilié à titre dérogatoire en faisant une demande au régime de protection sociale des non-salariés agricoles en tant que chef d’exploitation. Pour bénéficier de cette affiliation, l’exploitant doit remplir l’une des conditions suivantes et déposer sa demande auprès de la MSA ainsi que tous les documents nécessaires, les documents sont établis par arrêté ministériel :

 

  • Soit avoir des revenus professionnels au moins égaux à l’assiette forfaitaire applicable aux cotisations d’assurance maladie, invalidité et maternité qui est supérieur ou égale à 640 Smic horaire (soit diminué de 20%).

  • Soit mettre en valeur une superficie supérieure au quart de la surface minimale.

 

Comment obtenir l’autorisation d’exploiter ?

Pour avoir l’autorisation d’exploiter une terre agricole, le futur exploitant doit faire une demande auprès de la DDTM (Direction des territoires et de la mer) de sa région. Cette autorisation peut être accordée ou refusée par le préfet de la région où se localise le bien.

 

 

Aller plus loin

L’agriculture n’est plus l’apanage des seuls agriculteurs, selon François Purseigle et Bertrand Hervieu

Recensement agricole : 5 grandes tendances pour les fermes françaises entre 2010 et 2020

Recensement agricole : portrait-robot d’une nouvelle génération d’agriculteurs

Comment réussir son départ en retraite quand on est agriculteur ?

Les plus lus

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Vincent Prévost, agriculteur à Gueux, dans la Marne</em>
Chardon : « Je garde une attention constante tout au long de la rotation pour limiter cette adventice dans mes parcelles dans la Marne »
Producteur de grandes cultures à Gueux dans la Marne, Vincent Prévost reste vigilant tout au long de la rotation pour limiter au…
<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures