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Pays-Bas
Une filière caprine étonnante à bien des égards

La filière néerlandaise intrigue les professionnels français qui se demandent si elle n´est pas en train de toucher ses limites. Une étude réalisée par Ubifrance donne des éléments de réponse.

Après être revenu en conventionnel, les chèvres ne sont plus sorties le temps de faire baisser la pression parasitaire. © B. Morel
Après être revenu en conventionnel, les chèvres ne sont plus sorties le temps de faire baisser la pression parasitaire.
© B. Morel


Mardi 27 novembre à la demande de l´interprofession caprine, Anne Bernard chargée d´études à Ubifrance et Robert Flipse, chargé de mission agricole à la mission économique de La Haye, sont venus présenter les tout premiers résultats d´une étude sur la filière caprine aux Pays-Bas. Salle comble à la Maison du lait sur un sujet qui intrigue voire inquiète les professionnels français.
Pour lancer le débat, Marilyne Le Pape directrice de l´Anicap a souligné que si l´on connaît bien la filière caprine espagnole, la filière néerlandaise reste beaucoup plus mystérieuse pour les professionnels français. Filière jeune avec une approche industrielle, forte de ses 150 millions de litres de lait produits à 90 % pour l´exportation, représente-t-elle une menace pour la filière caprine française ? Comment va-t-elle évoluer dans les prochaines années ? Ne va-t-elle pas être confrontée à ses propres limites ? Telles sont les questions que se posent les professionnels français.

D'emblée, Anne Bernard a souligné qu´à l'issue de l'étude, la filière caprine néerlandaise lui est apparue « étonnante à bien des égards » à la fois productiviste et fragile. Productiviste, l'élevage caprin néerlandais l'est par la taille de ses élevages. Sur un total de 900 élevages, 350 élevages professionnels comptant 500 chèvres en moyenne détiennent les trois quarts du cheptel. Fragile, l'élevage caprin néerlandais l'est aussi par la taille de ses élevages et de leur besoin en travail, par la faiblesse des éleveurs dans la maîtrise technique et le conseil en élevage, par le choix de systèmes alimentaires coûteux très sensibles à l'augmentation des cours des matières premières. Aujourd'hui, selon Ubifrance, seulement 25 % des élevages afficheraient une bonne rentabilité, 50 % seraient en situation fragile, et 25 % seraient en difficulté. Pour ces raisons financières, le turn-over des éleveurs est important.

Van Dijk a ouvert cet été une nouvelle fromagerie et s´est associé avec la coopérative Amalthea. ©G. Barbin


Un secteur collecte/transformation en restructuration
Le secteur de la collecte et de la transformation affiche pourtant un certain dynamisme. Trois coopératives Amalthea, CBM et BGNN représentent 57 % de la collecte tandis que les opérateurs privés actuellement en pleine restructuration y contribueraient pour 40 %. La collecte bio indépendante et la fabrication fermière représenteraient environ 3 %, alors que filière bio représente environ 10 % de la production laitière.
Un transformateur privé van Dijk, spécialiste du gouda au lait de chèvre, a inauguré en juillet 2007 un nouvel outil industriel et réalisé une joint venture avec la coopérative Amalthea. Un schéma de rapprochement qui pourrait se reproduire dans l´avenir.

Sur les 150 millions de litres de lait de chèvre produits, 60 millions sont transformés en fromages de type gouda, 20 à 30 millions en fromages de type bûche et pâtes molles, 20 à 30 millions en caillés et 20 à 30 millions sont exportés en lait matière première notamment vers la France qui importe également des fromages bio. Au moins un groupe a étudié la possibilité d´importer du lait des Peco mais a renoncé devant les coûts d'approche et le contrôle qualité problématique. Alors, « paradoxale » c'est sans doute l'adjectif lancé par l'un des participants à la fin de la réunion qui définie le mieux cette filière caprine néerlandaise qui, malgré ses faiblesses, affiche encore une certaine santé et mérite qu'on continue à s'y intéresser. Une étude complète est disponible auprès de l'Anicap.

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