Aller au contenu principal

Un revenu moyen de 29 000 euros chez les livreurs

L’analyse du coût de production chez les livreurs du dispositif Inosys Réseaux d’élevage montre trois stratégies gagnantes pour dégager du revenu. Repères techico-économiques.

En 2015, un peu moins des deux tiers des livreurs de lait ont dégagé plus de 1,5 fois le Smic par unité de main d’œuvre.  © D. Hardy
En 2015, un peu moins des deux tiers des livreurs de lait ont dégagé plus de 1,5 fois le Smic par unité de main d’œuvre.
© D. Hardy

En 2015, le coût de production a été estimé chez 83 livreurs du dispositif Inosys-Réseau d’élevage. Avec un atelier de 280 chèvres produisant 236 000 litres de lait pour 1,75 unité de main-d’œuvre (UMO), les livreurs du dispositif se rémunèrent à hauteur de 205 €/1 000 litres soit près de 29 000 euros pour payer la MSA et assurer les prélèvements privés et l’autofinancement. En 2015, 64 % des livreurs dégageaient au moins 1,5 smic par UMO (soit 26 440 €) contre 54 % en 2014. Le coût de production atteint en moyenne 848 €/1 000 litres de lait commercialisé. Près de 48 % de ce coût est lié au coût du système d’alimentation : achats d’aliments, engrais, semences et traitements phytosanitaires liés aux surfaces dédiées aux fourrages et aux céréales autoconsommées, mécanisation et foncier. Le poste « travail » incluant les salaires, les charges salariales et la rémunération des exploitants à hauteur d’1,5 smic représente quant à lui 26 % du coût de production.

De 76 000 à 208 000 litres produits par unité de main-d’œuvre

Le revenu dégagé par un atelier laitier caprin ne dépend pas seulement des coûts mais résulte des litres de lait commercialisés (un nombre de chèvres par UMO et une productivité par chèvre), des charges engagées pour les produire et du produit perçu (lait, produits joints et aides). C’est le positionnement de ces composantes les unes par rapport aux autres qui détermine le niveau de rémunération.

La productivité du travail et de l’efficacité économique, c’est-à-dire de la capacité à dégager la rémunération la plus élevée au litre de lait, est très variable au sein des 83 élevages analysés. Le litrage livré par unité de main-d’œuvre varie ainsi de 76 000 (quart inférieur) à 208 000 litres (quart supérieur). La rémunération permise aux 1 000 litres varie quant à elle de 150 à 330 €/1 000 litres. Et, les élevages positionnés sur la courbe verte du graphique illustrent que chacun n’actionne pas les mêmes leviers pour parvenir à dégager deux smic par UMO.

Maîtrise des charges, productivité du travail ou la valorisation du produit

En analysant les résultats des 20 ateliers dégageant les meilleurs revenus, on observe que différentes combinaisons permettent d’obtenir un bon résultat. D’abord, certains dégagent du revenu grâce à une bonne maîtrise des charges. Les ateliers de ce groupe se rémunèrent en moyenne à 291 €/1 000 litres soit 2,9 smic par UMO. Avec 260 chèvres, ces élevages sont de dimension moyenne mais ils compensent leur taille modeste par des charges d’alimentation maîtrisées. Pour produire un litre de lait, ils utilisent 100 g de concentrés de moins que l’élevage moyen avec deux stratégies : performances laitières élevées et forte efficacité alimentaire pour les uns, systèmes alimentaires économes et performances plus modestes pour les autres. Ce groupe se caractérise également par des amortissements modérés, un tiers de moins que la moyenne.

Un lait de meilleure qualité vendu eu meilleur moment

Autre piste pour dégager du revenu, avoir une productivité du travail élevé. Les ateliers de ce groupe se rémunèrent en moyenne à 224 €/1 000 litres soit 3,1 smic par UMO. Avec 432 chèvres en moyenne pour 1,5 UMO, ces élevages ont une forte productivité du travail. Par unité de main-d’œuvre, ils livrent 95 000 litres de lait de plus que l’élevage moyen. Leurs performances laitières sont dans la moyenne, voire un ton en dessous. Malgré des achats d’aliments plus élevés que la moyenne, leur volume de production leur permet de contenir les autres charges.

Enfin, un troisième groupe de bons revenus se retrouve chez ceux qui obtiennent une bonne valorisation du produit. Les ateliers de ce groupe se rémunèrent en moyenne à 298 €/1000litres soit trois smic par UMO. Ces éleveurs, souvent férus de génétique, ont misé sur l’amélioration du produit avec un prix du lait élevé grâce à la composition du lait et au désaisonnement, souvent associé à de la vente de reproducteurs. Leurs troupeaux sont également performants avec 75 litres de mieux par chèvre que l’élevage moyen.

Couprod pour diagnostiquer le coût de production

L’Institut de l’Élevage a développé l’outil Couprod pour le calcul et le diagnostic du coût de production. Il permet à chaque éleveur de calculer les coûts de production de ses différents ateliers herbivores, le prix de revient et la rémunération permise pour le travail et de prendre des décisions stratégiques et de pilotage en comparant ses résultats à ceux d’autres éleveurs. Ce logiciel, utilisé par les organisations de conseil, permet au plus grand nombre de producteurs d’analyser leurs résultats économiques, de repérer des leviers d’amélioration sur leur exploitation voire de simuler l’impact d’une nouvelle conjoncture économique. Renseignez-vous auprès de votre technicien caprin.

Les plus lus

Chèvrerie vue d'avion
« On veut travailler dans de bonnes conditions et que les chèvres soient bien »
L’EARL des Tilleuls a investi dans un bâtiment tout confort pour travailler dans de bonnes conditions. Salle de traite, stalle de…
Répartition régionale du cheptel français de chèvres au 1er novembre 2023 et évolution par rapport à 2022
Recul du cheptel caprin quasi généralisé en 2023
Le cheptel caprin français est en recul dans quasiment toutes les régions. Analyse et graphique de l’Institut de l’élevage.
Bouc montant une chèvre
Suffisamment de boucs pour assurer des résultats de reproduction satisfaisants sur chevrettes
Des suivis d’éleveurs caprins montrent de meilleurs résultats de fertilité sur chevrettes en séparant les mâles et avec un nombre…
Christophe Maudet et Benoît Gavaland
Terrena réfléchit à une offre de chevreaux de sept jours
L’OP caprine de Terrena veut collecter une partie des chevreaux à sept jours afin d’étaler le pic de production de février.
Un éleveur de chèvres, Ludovic Roy, avec ses chèvres alpines dans un bâtiment
« Les lactations longues permettent de lisser ma production de fromages »
À l’EARL Roy, le recours aux lactations longues permet aux éleveurs de simplifier leur travail tout en étalant la production…
Chèvre alpine au pâturage au Pradel en Ardèche
Une vraie rupture pour assainir le pâturage des chèvres
Ne pas faire revenir les chèvres pendant plus de trois mois dans une prairie en été a permis d’éliminer en moyenne 90 % des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre