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Systali, pour dépasser le rationnement

L’Inra vient de redessiner le métabolisme alimentaire des ruminants. À la clé, un pilotage plus précis du troupeau, en termes de production ou d’impact sur l’environnement.

Huit années de travail auront été nécessaires à l’Inra pour actualiser son système d’alimentation (Systali) pour les ruminants (le « livre rouge » pour les spécialistes), qui vient d’être publié en anglais, avant une parution en français prévue à l’automne. Vingt-cinq chercheurs, ingénieurs et enseignants ont préparé cette quatrième édition en 40 ans, justifiée par un « besoin de réactualisation des valeurs dans le contexte international ».

« En pratique, explique Daniel Sauvant d’AgroParisTech, il s’est agi de réexaminer les mécanismes biologiques modifiés par l’alimentation, d’expliquer les variations des réponses zootechniques et de les modéliser grâce à des équations mathématiques ». Lesquelles seront intégrées dans la nouvelle version du logiciel de rationnement INRAtion qui sortira en 2019 pour les petits ruminants. En revanche, les nouvelles valeurs alimentaires des principaux aliments sont déjà disponibles sur www.inration.fr. Les fourrages sont globalement réévalués de 0,05 UFL sur le plan de l’énergie mais dévalués sur le plan protéique (- 4 à 5 g de PDI par kg MS de foin ou d’ensilage de maïs).

1 + 1 ne font pas toujours 2

Principale innovation du système Inra 2018 : la valeur alimentaire d’une ration n’est plus égale à la somme des valeurs des ingrédients qui la composent – la différence n’est pas toujours marginale – dans la mesure où le nouveau modèle prend en compte les interactions digestives entre les divers ingrédients. Conséquence immédiate : les valeurs figurant dans les tables – bien que « plus précises » – devront désormais être considérées comme simplement « indicatives ». Par suite, on ne pourra plus bâtir une ration à l’aide d’un simple tableur. Il faudra s’aider d’un logiciel. C’est le prix à payer pour disposer d’une « logique de rationnement beaucoup plus élaborée ».

Dans l’espèce caprine, le projet Systali a permis de redéfinir les besoins énergétiques et protéiques de la chèvre (les besoins d’entretien sont réévalués), de définir des lois de réponses aux apports de concentré et de fourrage (production et composition du lait, rejets d’azote et de méthane dans l’environnement) et de proposer de nouvelles équations de prédiction de la matière sèche ingérée au pâturage.

Les instituts techniques ont commencé à travailler avec l’Inra sur l’évolution des messages et des recommandations à faire passer sur le terrain. Les conseillers du contrôle laitier commencent à se former au nouveau système. L’enseignement agricole devra, lui aussi, rapidement l’apprivoiser. L’investissement théorique est important mais, au final, de nouvelles perspectives s’offrent aux éleveurs. « Les objectifs de production et les réponses animales prennent le pas sur les apports et les besoins stricts », résume Luc Delaby de l’Inra, qui concluait une journée Systali organisée le 11 avril à l’AgroParisTech.

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