Rotation de parcelles en Indre-et-Loire

Jusqu’en 2016, les 230 chèvres d’Éric Rousseau recevaient du foin de graminées et de l’enrubanné de légumineuses (trèfle violet et luzerne), complémentés par 1,2 kg de concentrés. Cette ration était distribuée toute l’année à tout le troupeau. En 2017, l’éleveur, installé depuis 1999 en Indre-et-Loire, a investi dans une autochargeuse avec faucheuse intégrée dans le but de passer à un système d’affouragement en vert.
Pour ce changement de système, il a été accompagné par le programme Herbe et Fourrages Centre-Val de Loire. La porte du bâtiment a dû être adaptée en hauteur pour assurer le passage de l’autochargeuse. Le but, pour lui, était de valoriser les parcelles en herbe et favoriser les rotations de parcelles sur les légumineuses et les grandes cultures. Il souhaitait également réduire le coût de sa ration. En pratique, des parcelles de ray-grass italien sont exploitées en avril puis l’affouragement passe sur de la luzerne jusqu’à début octobre. L’éleveur va chercher l’herbe une fois par jour, le matin quand il n’y a pas trop de rosée ou plus tard lorsque le taux d’humidité est trop important. La ration est complétée par 700 g de concentrés pendant la période d’affouragement. La parcelle la plus éloignée utilisée pour l’affouragement est située à 1 km ce qui a facilité la mise en place de ce système sur cette exploitation. « Au début, j’ai eu un peu peur car les chèvres n’étaient pas intéressées par l’herbe et il a fallu attendre le deuxième jour pour qu’elles s’y intéressent », explique Éric Rousseau qui a réalisé la transition sur deux, trois semaines.
Des garde-boue pour limiter les projections de terre
L’éleveur a fait ajouter des garde-boue sur l’autochargeuse car il a remarqué des projections de terre sur le tapis lors du ramassage par temps de pluie. Cela lui permet de sécuriser la ration d’un point de vue sanitaire. Autre particularité technique, l’éleveur a fait installer des caméras dans l’autochargeuse et derrière la machine sur les tapis de distribution. Ce dispositif lui permet de visualiser en temps réel l’état de remplissage de la machine pendant la fauche. Il permet également de voir l’état de la distribution lors de son passage sur les tables d’alimentation.
« Ce système fourrager est plus chronophage par rapport à la ration sèche qui était en place et nécessite un entretien des litières plus régulier, reconnaît l’éleveur après une année d’utilisation. En revanche, j’ai constaté un meilleur état corporel des animaux ainsi qu’un poil plus brillant ». Une des limites de la méthode concerne la main-d’œuvre. Pour l’instant, une seule personne, parmi ses deux salariées et lui, est formée pour manœuvrer la machine.