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Elevage caprin
Quelles marges pour quelles charges alimentaires

Les résultats technico-économiques de soixante-huit troupeaux caprins de la Vienne classés en fonction des quantités de concentrés et de déshydratés distribués par chèvre permettent d´analyser les évolutions respectives de quatre systèmes d´alimentation.


Cette étude a été réalisée pour observer l´évolution des principaux critères technico-économiques en fonction des quantités de concentrés et déshydratés distribuées par chèvre. Les élevages suivis ont donc été répartis en quatre groupes A, B, C et D selon les critères de classification suivants :
 Groupe A : éleveur donnant 450 kg de concentrés et déshydratés par chèvre et par an. (l´aliment chevrette est inclus). La quantité distribuée par chèvre représente moins de 45 % de la capacité d´ingestion de l´animal. La quantité de fourrages grossiers est supérieure à 55 % de la capacité d´ingestion en MS. Ce système alimentaire est dit « fourragers ».
 Groupe B : éleveur donnant 591 kg par chèvre et par an. Ce groupe est dit « mixte ».
 Groupe C : éleveur donnant 700 kg soit plus de 55 % de la capacité d´ingestion de la chèvre. Ce système est dit « déshydraté ».
 Groupe D : Eleveur donnant 474 kg par chèvre et par an. Ce système alimentaire est dit « maïs ensilage ».

Des résultats économiques en légère progression
Globalement, les résultats technico-économiques 2003 des soixante-huit troupeaux caprins de la Vienne affichent une légère progression par rapport aux résultats 2002. La marge brute de l´atelier est de 73 816 euros tandis que la marge brute par chèvre est de 266 euros.
La marge brute par 1 000 litres de lait produits augmente de 6 euros pour atteindre 333 euros pour l´année 2003.
Le produit total reste stable à 561 euros pour 1000 litres et se compose comme suit :
- Variations inventaires : 8,92 euros
- Produit lait : 513 euros
- Produit viande : 22,86 euros
- Produit reproducteurs : 11,95 euros
- Primes SFP : 3,00 euros
Les charges opérationnelles subissent une très légère baisse due essentiellement à une réduction du coût de la poudre de lait et des charges « divers » d´élevage. Le total des charges opérationnelles est de 228 euros par 1000 litres et les charges d´alimentation de 160 euros toujours pour 1000 l .
©SB Adopter un chargement adapté au potentiel du milieu

La quantité d´aliment/chèvre par troupeau (concentrés, déshydratés et aliments chevrettes) passe de 537 à 575 kg mais avec une baisse du coût aux 100 kg, soit 17,74 euros contre 18,40 euros en 2002.On note également une aug
mentation des quantités de déshydratés/1000 litres (170 g/litre en 2003 contre 153 g en 2002).
En 2003, l´augmentation des quantités de déshydratés distribués dans certaines rations se poursuit. Cette pratique alimentaire permet de limiter la consommation de fourrages sur l´exploitation et elle demande peu de SFP. De plus elle réduit le temps de travail. Mais ces systèmes sont peu connus et très liés à la conjoncture.

Plus d´élevages en rations sèches
Le nombre de chèvres par troupeau varie peu selon les systèmes alimentaires. C´est ainsi qu´on relève un minimum de 171 chèvres pour le groupe B et un maximum de 216 chèvres pour le groupe D. On observe par ailleurs une augmentation du nombre des troupeaux ayant adopté les rations « sèches » à base de déshydratés qui permettent une simplification de l´alimentation ainsi qu´une réduction des travaux liés à la surface fourragère.
La production laitière varie selon les quantités d´aliments distribuées. Pour les taux, le groupe B avec 45 à 55 % de complémentation dans la ration semblent optimiser la production en lait standard (taux protéique de 28 et taux butyreux de 33). Les systèmes les plus autonomes pénalisent légèrement leurs performances. Les niveaux de production laitière se situent de 848 kg de lait à 1031 kg :
Groupe A : 848 kg
Groupe B : 971 kg
Groupe C : 943 kg
Groupe D : 1031 kg

Le nombre de chèvres par troupeau varie peu selon les systèmes alimentaires. C´est ainsi qu´on relève un minimum de 171 chèvres pour le groupe B et un maximum de 216 chèvres pour le groupe D. On observe par ailleurs une augmentation du nombre des troupeaux ayant adopté les rations « sèches » à base de déshydratés qui permettent une simplification de l´alimentation ainsi qu´une réduction des travaux liés à la surface fourragère.
La production laitière varie selon les quantités d´aliments distribuées. Pour les taux, le groupe B avec 45 à 55 % de complémentation dans la ration semblent optimiser la production en lait standard (taux protéique de 28 et taux butyreux de 33). Les systèmes les plus autonomes pénalisent légèrement leurs performances. Les niveaux de production laitière se situent de 848 kg de lait à 1031 kg :
Groupe A : 848 kg
Groupe B : 971 kg
Groupe C : 943 kg
Groupe D : 1031 kg

Les rations à base d´ensilage de maïs restent des rations très autonomes en aliments concentrés et déshydratés distribués, tout en maximisant les productions laitières.
Les systèmes alimentaires « mixtes » (groupe B) et ensilage de maïs (groupe D) optimisent également les taux protéiques et butyreux. Le lait est payé en moyenne 0,52 euro par litre contre 0,51 pour le groupe A et 0,50 euros par litre pour le groupe C. Le taux protéique varie peu selon les systèmes car il est essentiellement lié à la génétique du troupeau.

Des charges alimentaires variables
Les charges alimentaires varient de façon importante selon les systèmes choisis et l´écart entre ces systèmes peut atteindre 40 euros par chèvre. Par 1000 litres de lait cet écart est de près de 50 euros.
Les charges alimentaires représentant une bonne part des charges opérationnelles, il est donc important de bien maîtriser ce facteur car il détermine, entre autre, la marge brute de l´atelier.

Analyse des marges brutes
La marge brute par 1000 litres est un bon indicateur économique et cette marge est d´autant plus importante que la référence de livraison laitière est bloquée.
Par contre, la marge brute par chèvre est un bon indicateur les résultats technico-économiques et les résultats 2003 montrent que cette marge brute est semblable, quelque soit la quantité de concentrés et de déshydratés distribués.
Ces marges brutes par chèvre sont en effet de 261 euros pour le groupe A, 253 euros pour le groupe B, 258 euros pour le groupe C et 334 euros pour le groupe D.
On observe que le système le plus autonome en aliments ainsi que les rations ensilages de maïs ont la meilleure efficacité technique.
Les systèmes mixtes et secs pénalisent leurs marges brutes malgré une production laitière importante, la différence de près de 50 euros est essentiellement due aux charges alimentaires.
Les rations ensilages de maïs réalisent une marge brute de 334 euros par chèvre grâce à une production laitière importante, des taux butyreux supérieurs aux autres systèmes et des charges alimentaires faibles. Ces résultats ne représentent que neuf éleveurs de la Vienne.

Les systèmes fourragers (groupe A) sont des systèmes alimentaires connus. L´optimisation des marges est possible du fait des charges alimentaires faibles. De même la production laitière est optimisée. Ce système permet de valoriser les surfaces fourragères de moindre qualité. Ils suivent une démarche de traçabilité, de qualité et d´autonomie.
Les limites de ce système fourrager sont la qualité variable des fourrages utilisés, la main-d´oeuvre et les charges de structures liés à la production fourragère. Le système déshydraté (groupe C) est moins demandeur de SFP. Il engendre moins de charges de structures.
Compte tenu des charges alimentaires importantes, les éleveurs se doivent d´être très techniques et bon gestionnaires.
Les limites de ce système « sec » sont la conjoncture et le prix des intrants, le manque d´expérience sur le long terme, l´obligation d´être technique, d´avoir une bonne génétique, la pérénité des troupeaux et le risque sanitaire.
©SB La rotation suivie généralement est lupin-tricticale

Le produit total selon les systèmes. Pour le groupe A, le plus autonome en alimentation, on observe un produit total par chèvre inférieur aux autres systèmes, mais l´optimisation des charges alimentaires lui permet, en revanche, de conforter sa marge brute. Le produit total par 1000 litres de lait est par contre identique pour les quatre groupes quelles que soient les quantités d´aliments distribués.
Les systèmes alimentaires les plus autonomes ne donnent généralement pas de déshydraté et, en moyenne, moins de concentrés par chèvre.
A l´inverse, les rations sèches « très déshydratées » sont également très consommatrices de concentrés.

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