Aller au contenu principal

Produire ses aliments : pari gagnant pour l’éleveur et l’environnement

Pour trouver l’autonomie alimentaire, les rotations doivent être bien remplies et bien rythmées en fonction des besoins des animaux.

(prendre le monsieur du milieu) Benoît Roux s'efforce de laisser ses terres nues le moins longtemps possible.  © J. Jost
(prendre le monsieur du milieu) Benoît Roux s'efforce de laisser ses terres nues le moins longtemps possible.
© J. Jost

Le REDCap organisait en avril une journée technique dans la Vienne sur le thème « quelles cultures et rotations envisager dans les élevages de chèvres pour favoriser la recherche de l’autonomie alimentaire ? ». Sébastien Minette, chargé de projets agronomie à la chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes précise que pour construire sa rotation « la première des choses à faire est de bien définir les besoins de son troupeau afin d’adapter au mieux ses cultures. Ce bilan est indispensable car la rotation doit répondre à des objectifs précis. Ensuite, la rotation s’améliore au fil des années ». La rotation correspond à l’enchaînement des cultures de familles différentes permettant de répondre aux objectifs de l’éleveur (la production de fourrages et de « grains », éventuellement la vente), tout en respectant les contraintes du milieu : le sol, le climat et la gestion des bio-agresseurs des cultures.

Un long repos entre deux luzernes

La chèvre est un animal qui peut valoriser en graine entière un large éventail de céréales (maïs, orge, avoine, triticale…), protéagineux (pois, féverole, lupin, soja…) et oléagineux (tournesol). Ces cultures (en pure ou en association) ont tout à fait leur place dans les rotations des élevages de chèvres où les prairies de légumineuses sont fréquemment présentes. Un repos de 5 à 7 ans est en effet préconisé entre deux cultures de luzerne. Les céréales valoriseront les reliquats azotés issus des cultures des prairies riches en légumineuses, l’alternance de cultures d’automne et de printemps permettra de limiter les périodes de sol nu, l’alternance des cultures facilitera la gestion des bio-agresseurs. Les apports d’intrants (engrais minéraux et traitements phytopharmaceutiques) seront ainsi limités.

Les éleveurs qui produisent leur aliment gagnent plus

Les éleveurs sont également encouragés à mieux valoriser les cultures intermédiaires. « Plutôt que de mettre de la moutarde - dont les vertus agronomiques sont limitées - ou laisser un sol nu, pourquoi ne pas mettre en place des choses qui seront valorisées par la chèvre, tout en captant l’azote ? » interroge Sébastien Minette en citant en exemple des mélanges tels que l’avoine et la vesce ou le moha et le trèfle d’Alexandrie qui pourront être utilisés en fourrage pour les chèvres, en vert ou en enrubannage.

Produire ses aliments est également un pari gagnant pour l’éleveur, lorsque les surfaces et le potentiel des terres le permettent. En comparant les élevages qui produisent plus de 70 % de leurs aliments sur l’exploitation aux éleveurs les moins autonomes, la différence de rémunération permise par UMO exploitant est de 5 250 € bruts supplémentaire par an pour les éleveurs les plus autonomes (données Inosys-Réseau d’Élevage).

Une rotation de douze ans sans labour

Au Gaec Roux de l’âne vert à Sossais en Vienne, les 620 chèvres (et 120 vaches laitières) sont nourries grâce aux aliments produits sur l’exploitation (85 % d’autonomie alimentaire pour le troupeau caprin). Une rotation longue de 12 ans est privilégiée, afin d’éviter tout retour de luzerne sur une même parcelle à moins de 8 ans d’intervalle. Durant cette période, maïs grain et ensilage, blé, orge, féverole, avoine et tournesol alternent afin de jouer au mieux sur les complémentarités entre ces cultures et avec les reliquats azotés disponibles. Par ailleurs, les terres ne sont plus labourées depuis 1991 et les céréales à paille sont semées en semis direct. Les prairies sont implantées sous couvert de tournesol. Des couverts végétaux sont également réalisés avant une culture de printemps.

Les plus lus

<em class="placeholder">Chèvres saanen au pâturage dans la Drôme</em>
« Je fais pâturer mes chèvres depuis trois ans mais je dois m’habituer à la fluctuation du lait dans le tank »
Marjorie Pallais a progressivement sorti ses 220 chèvres au pâturage. Elle s’est construit des références de pousse de l’herbe,…
Casquette Lacoste avec une chèvre
Lacoste remplace son crocodile par une chèvre pour honorer Djokovic
Lacoste rend hommage à Djokovic avec une collection spéciale où son crocodile est remplacé par une chèvre verte, symbole du «…
<em class="placeholder">Édouard Guyot et Benoît Chazelle au milieu de leurs chèvres alpines au pâturage dans le Rhône</em>
Dans le Rhône, Les Alpines du Lac croient en la génétique pour rechercher de l’autonomie
Dans les hauteurs des Mont du Lyonnais, Benoît Chazelle et Édouard Guyot élèvent une centaine de chèvres alpines avec technicité…
<em class="placeholder">Pesée des chevrettes</em>
Dans les yeux d’Amélie : « Mon projet d’élevage de chèvres commence à peser »
Entre pesée des chevrettes et déménagement à préparer, le début d’été a été bien chargé et les vacances attendues avec impatience…
<em class="placeholder">Collecte de lait de chèvre par région (cumul janvier-juin)
</em>
Recul de la collecte de lait de chèvre dans toutes les régions, excepté le Centre-Val de Loire
La collecte de lait de chèvre recule de 3,5 % au premier semestre 2025, mais s’améliore ensuite grâce à de meilleures…
<em class="placeholder">Chèvres au pâturage</em>
FCO en caprin : renforcer l’immunité, limiter l’exposition et envisager la vaccination avec son véto
La FCO progresse en France et le GDS recommande de renforcer l’immunité, de limiter l’exposition et d’envisager la…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre