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Les liens caprins franco-chiliens renforcés

La mission française partie fin novembre au Chili a proposé des actions concrètes pour le développement de la filière caprine chilienne.

Dans le cadre d’une mission du bureau de la Coopération technique internationale, trois représentants de la filière caprine française, Yves Lefrileux de la station expérimentale caprine du Pradel, Jacky Salingardes, éleveur aveyronnais et président de la Fnec et de l’Anicap et Sophie Espinosa, directrice de la Fnec, se sont rendus au Chili. Cette mission, financée par le ministère de l’Agriculture du Chili, était demandée de longue date par les représentants de la filière caprine chilienne, à la tête de laquelle Juan Burrows, docteur vétérinaire et éleveur de chèvres, désireux d’établir des liens de coopération technique forts entre la France et le Chili.

L’objectif de la mission était multiple : à la fois poser un regard sur les systèmes d’élevage caprins chiliens, appréhender l’organisation de la filière et du réseau d’appui technique régional et local, et apprécier le potentiel en termes de marché pour les fromages de chèvres, afin d’aboutir à des propositions d’actions concrètes pour le développement de la filière caprine chilienne.

Au Sud et au Centre, des élevages au format français

Les visites d’exploitation nous ont permis de voir la coexistence de deux systèmes : d’une part, des élevages intensifs (de 400 à plus de 1 000 chèvres) situés dans le Sud et le Centre du Chili, avec des niveaux de production élevés (parfois supérieurs à 900 kg/chèvre) et des systèmes alimentaires relativement simplifiés, basés sur du foin de luzerne, du maïs et du soja. D’autre part, des élevages plutôt extensifs au nord de Santiago, basés sur la valorisation de pâturage et de parcours avec des niveaux de production faibles à très faibles avec transformation fromagère et commercialisation de viande caprine.

Alors que nous avons retrouvé une grande similitude dans les modèles intensifs, en termes de bâtiment, alimentation, gestion de la reproduction (génétique Saanen et Alpine), c’est plutôt la diversité qui prime dans le Nord avec des tailles d’exploitation très diverses (30 à plus de 100 chèvres) et des bâtiments à la fois élevage et fromagerie très différents. Ces visites nous ont permis de nouer de nombreux contacts avec différents organismes institutionnels (instituts techniques et de développement, bureau d’études) et économiques (École du fromage Santa Rosa-Savencia).

Ferme démonstrative, formations ou organisation collective

La deuxième Journée technique caprine organisée le 29 novembre en partenariat avec l’Universidad mayor de Santiago du Chili a fait la part belle aux intervenants français puisque nous avons pu présenter la filière française et son organisation technique et interprofessionnelle, les différents modèles d’organisation collective des éleveurs français, les résultats des travaux réalisés par l’Institut de l’Élevage au Pradel (sur les systèmes pâturants et sur l’élevage et l’alimentation des jeunes), mais également le schéma génétique français et l’insémination caprine avec l’intervention de Vincent Gousseau (Capgènes).

Enfin, la réunion de clôture en présence du secrétaire d’État chilien à l’Agriculture a permis d’identifier des axes de collaboration technique comme la formation (appui technique, recueil de données, construction de référentiels…), la ferme démonstrative comme vecteur de diffusion du progrès technique, ou l’appui à l’organisation collective des éleveurs autour de projets économiques (fabrication de fromages, commercialisation du lait/viande…)

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