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Les éleveurs de la Vienne découvrent le gigantisme hollandais

En juin dernier, 18 éleveurs membres de l’Association pour le développement de l’élevage caprin, ont confié quatre jours leurs chèvres pour aller voir celles du Brabant, une province des Pays-Bas. Récit de voyage.

Avec seulement 493 producteurs, les Pays-Bas produisent aujourd’hui près de 250 millions de litres de lait de chèvre. En France en 2016, on compte 5 130 élevages pour 602 millions de litres. Malgré de fortes contraintes sociales et géographiques comme la forte pression urbaine, les exploitations caprines néerlandaises représentent un modèle en termes de productivité et de compétitivité.

Au-delà du contexte de production, c’est aussi et surtout le système de fonctionnement et les techniques d’élevage qui ont piqué la curiosité des éleveurs caprins de la Vienne. Avec 700 chèvres par producteur en moyenne, un éleveur hollandais gère 450 chèvres de plus qu’un éleveur viennois. Quels sont donc leurs secrets ?

Pas de mouches mais des terres très coûteuses

Plus entrepreneurs qu’éleveurs, les deux premiers exploitants rencontrés n’ont pas froid aux yeux. Par exemple, Geert Peters, à la tête d’un élevage de 12 000 chèvres Saanen dont le lait est à 70 % exporté, souhaite encore s’agrandir : « No risk, no fun ! » (1). Il semblerait que la productivité des deux exploitations repose sur une optimisation du travail (un ouvrier, une tâche), de la place en bâtiment (1,3 m2/chèvre) ou encore du système de traite (30 chèvres par minute avec un roto de 170 places). Très peu autonomes (beaucoup de travaux par entreprise), c’est très certainement le volume produit qui permet de diluer les charges. Les coûts de production de ces deux élevages seraient de 46,3 et 47 c/l contre une moyenne de 75,2 c/l pour les livreurs spécialisés du Grand Ouest (réseau Inosys 2 015).

Le jeu des différences entre les systèmes de production hollandais et français risque d’être long. Mais les Viennois retiendront très certainement l’absence étonnante de mouches dans les bâtiments, le prix des terres exorbitant (entre 60 000 à 120 000 €/ha), la technique de sélection et de réforme (« à l’œil », sans contrôle de performance), l’absence de pénalité sur le critère des cellules ou encore la gestion compliquée des chevreaux mâles.

Comme des champignons, à quelques mètres des habitations

Il n’aura fallu qu’un tour de campagne de 15 minutes en bus, accompagné de Pierre, technico-commercial agricole, pour se rendre contre de l’impressionnante densité d’élevages. « Nous avons tous été étonnés de voir cette multitude de bâtiments industriels, qui semblent pousser comme des champignons et à seulement quelques mètres des habitations ! ».

Le voyage s’est achevé par la visite de l’exploitation de Cora et Herman Heerschop, sur la route du retour, en Wallonie (Belgique). Dynamiques, organisés et passionnés, les deux éleveurs gèrent quelque 2 500 chèvres et 290 vaches laitières. Touché par l’envie de partage du couple, le groupe d’éleveurs les a chaleureusement invités en Vienne. Outre la découverte du modèle de production hollandais, ce séjour aura aussi permis aux éleveurs de l’association d’échanger sur leurs pratiques d’élevage de façon conviviale.

(1) « Sans risque, pas de plaisir ! »

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