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L’efficacité par la génétique et l’organisation du travail

Chez Jean-Pascal Bonsergent, l’efficacité économique passe par la génétique et par l’organisation du travail. Avec moins de 1,5 UMO, il produit aujourd’hui 430 000 litres de lait avec une marge brute supérieure à la moyenne.

Installé en 1988, Jean-Pascal Bonsergent a toujours travaillé la génétique. Et parce qu’il est passé par différentes situations sociétaires et individuelles, il a été amené à bien réfléchir l’organisation du travail. Située à Saint-Martin-du-Bois, dans le Maine-et-Loire, l’exploitation compte 413 chèvres Saanen et 47 hectares, dont 14 de maïs ensilage, 3 de maïs grain, 10 de blé, 8 ha de fétuque, 4 de luzerne, le reste en prairies diverses. Dès 1992, Jean-Pascal Bonsergent a adhéré à Capgènes, utilisé l’insémination artificielle et raisonné les accouplements. Après avoir pratiqué des mises bas d’automne, il est passé depuis quelques années à des mises bas de printemps regroupées de janvier à mars. Depuis deux ans, plus de 50 % du troupeau est inséminé. En 2016, sur 218 chèvres inséminées, 137 ont été pleines d’IA (64 %) et 44 pleines de retour (21 %). Et en saillie naturelle, avec un bouc pour 50 chèvres et un bouc pour 23 chevrettes, la fertilité des chèvres a été de 83 % et celle des chevrettes de 71 %. Cette année, 100 % des mises bas seront filiées. « La constitution du lot de chevrettes et une bonne connaissance de la généalogie sont essentielles pour la valeur génétique du troupeau, estime l’éleveur. Peu à peu, je connais mieux la valeur de chaque animal, tout au moins sur le papier. Seulement 17 % des chèvres sont de père inconnu. Pour le renouvellement, je choisis surtout des chevrettes issues de père et de mère qualifiés en veillant à garder différentes familles. Des mises bas groupées facilitent aussi la constitution d’un lot de chevrettes homogène. » Le travail sur la génétique a particulièrement porté sur la production laitière et les taux. L’élevage atteint aujourd’hui un index de production caprin (IPC) de 120 (moyenne Capgènes 108). Et l’index morphologique caprin (IMC), de 103 en 2016 (Capgènes 101), augmente depuis trois ans. Au final, l’index combiné caprin (ICC) atteint ainsi une valeur de 2,4 (Capgènes 1,7).

Vente de reproducteurs

Le travail sur la génétique a peu à peu amélioré la production qui atteint 1 053 kilos de lait par chèvre (moyenne Élevage conseil Loire Anjou : 869 kg) pour un TB de 36,7 et un TP de 32,3. Il permet aussi à Jean-Pascal Bonsergent de vendre des reproducteurs. En 2017, il devrait ainsi commercialiser 200 chevrettes à Chevrettes de France. Depuis deux ans, il engraisse aussi les chevreaux et vend 350 chevreaux de boucherie par an. « Comme j’embauche un salarié à temps partiel pour les mises bas, j’en ai profité pour développer l’engraissement. Et j’ai construit une nurserie bien isolée et ventilée. » L’éleveur est également très attentif à la qualité de l’alimentation. Il a implanté 4 hectares de luzerne et veut encore augmenter la surface de 4 à 5 hectares. Et en 2003, il s’est équipé d’un séchoir ClimAir 50 double flux pour 16 balles rondes. « J’obtiens ainsi un foin de luzerne qui reste bien vert, garde toutes ses feuilles et est très appétent, explique Jean-Pascal Bonsergent. Je sèche aussi du ray-grass et du trèfle violet. Et cela me donne plus de souplesse pour les récoltes puisque je gagne ainsi un jour de séchage. » Le foin récolté à 70-75 % de matière sèche et pressé au minimum pour faciliter le passage de l’air à travers la botte est ensuite séché pendant 5 à 24 heures. L’installation, qui a coûté 62 000 €, permet de sécher 600 bottes de 300 kg de foin par an, avec une consommation de fuel de 1 800 à 2 000 litres par an.

Gagner du temps sur tous les postes

Un autre point important sur l’élevage est l’organisation du travail. L’éleveur s’étant retrouvé seul après avoir travaillé à deux, il a dû réfléchir pour gagner du temps. Le passage aux mises bas de printemps a ainsi été décidé dans ce sens. « Il y a moins de contraintes et la production a augmenté. » Jean-Pascal Bonsergent s’est aussi équipé d’une mélangeuse pailleuse, toujours attelée, qui permet de distribuer rapidement aux chèvres une ration à base de maïs ensilage et maïs grain. Le foin est en libre-service pour les chèvres. L’éleveur vient aussi d’investir dans un robot de distribution du concentré pour les chevrettes, pour gagner du temps et faciliter les remplacements. Il a acquis une balayeuse pour balayer les refus, dispose de silos avec télécommandes et est très informatisé pour la gestion de troupeau et le sanitaire. Enfin, la salle de traite de 32 postes est précédée d’un parc d’attente qui peut accueillir les quatre lots de chèvres sans que le trayeur ait à se déplacer pour faire avancer les lots. « Toutes les barrières d’entrée et de sortie se lèvent grâce à des ficelles que l’on actionne de la salle de traite, explique Jean-Pascal Bonsergent. Cela permet de traire le troupeau en 1 h 15 à 1 h 30 sans compter les nettoyages. » Le parc d’attente sur caillebotis est situé sur une fosse d’un mètre de profondeur qui ne nécessite qu’un curage tous les deux à trois ans. « Cela nous prend une journée à deux et il n’y a pas d’odeur », assure l’éleveur.

Jean-Pascal Bonsergent a ouvert ses portes lors du rendez-vous annuel des adhérents d’Élevage conseil Loire Anjou organisé en partenariat avec Capgènes et Évolution.

avis d’expert

« Une productivité du travail et une marge brute supérieures à la moyenne »

« L’élevage de Jean-Pascal Bonsergent se distingue par un très bon niveau génétique qui lui permet de vendre des boucs et des chevrettes. Sur 434 €/1 000 l de marge brute, 51 € sont liés à la vente de reproducteurs. Le niveau génétique du troupeau et la technicité de Jean-Pascal Bonsergent permettent de produire à moindre coût et réaliser une bonne marge. Le séchoir à foin le rend moins tributaire de la météo et lui permet de faucher au meilleur stade et d’apporter aux chèvres un foin de qualité, très appétent, avec lequel il n’y a pas de refus. Un autre point fort de l’élevage est une très bonne productivité du travail. L’organisation du travail et la mécanisation permettent une production d’environ 340 chèvres/UMO alors que la moyenne est plutôt de 190 chèvres/UMO. »

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