Aller au contenu principal

Le prix du lait plafonne, les charges progressent

Le prix du lait de chèvre a augmenté légèrement grâce à une meilleure composition. Mais, la hausse des charges pénalise les résultats des éleveurs.

À 595 euros les 1 000 litres au 2e trimestre, le prix de base du lait de chèvre (au standard 35 MG/30 MP entré en vigueur au 1er janvier 2015) semble avoir atteint un plafond en 2018. En effet, après les importantes progressions connues ces dernières années, il n’a gagné que 2 € les 1 000 litres (+0,3 %/2017), alors même qu’il avait perdu 2 € les 1 000 litres au 1er trimestre. La zone Sud-Est (8 % de la collecte nationale) est la seule région ayant enregistré une baisse du prix de base (-4 €/2017), essentiellement du fait des replis constatés en avril (-9 €) et mai (-8 €) avant de rebondir en juin (+6 €). Comme souvent à cette période de l’année, le prix de base dans cette région a été le plus faible. Pour les autres régions, il a enregistré des légères hausses allant de 1 à 3 €/ 1 000 litres, relativement stables d’un mois à l’autre. La région Centre se distingue par son prix de base relativement élevé, proche de 610 €/ 1 000 litres.

Un taux butyreux en progression qui tire le prix payé aux producteurs

Simultanément, la composition moyenne du lait de chèvre s’est globalement améliorée au deuxième trimestre, tirée par la hausse du taux butyreux. À 37,3 g/l, ce dernier a en effet bondi de 0,5 g/l d’une année sur l’autre (+1,4 %/2017). La hausse du TB a été constatée dans tous les bassins, mais elle a été plus prononcée encore dans le Sud-Ouest (+1,0 g/l) et le Sud-Est (+0,7 g/l). Le taux protéique s’est quant à lui maintenu au niveau de l’année passée, malgré un léger décrochage en avril. Régionalement, il s’est inscrit en légère hausse dans le Centre-Ouest, s’est stabilisé dans le Sud-Ouest et a décroché dans les bassins du Centre et du Sud-Est.

À 629 € les 1 000 litres au deuxième trimestre, le prix du lait de chèvre payé aux producteurs a progressé de 4 € par rapport à l’an passé (+1 %). Cette progression est le résultat conjugué de la légère hausse du prix de base et de l’amélioration du taux butyreux évoqués ci-dessus. Régionalement, le prix du lait payé aux producteurs a été le plus bas dans le Sud-Est, où il s’est établi à 611 € les 1 000 litres. Impacté à la fois par la baisse du prix de base et la dégradation de la composition protéique, il a même baissé de 5 € par rapport à 2017. Pour les autres régions, la hausse a été comprise entre 3 € pour le Sud-Ouest (à 627 €/1 000 l) et 5 € pour le Centre (à 661 €/1 000 l). Le Centre-Ouest, principal bassin de production en termes de volumes (63 %), a connu une hausse intermédiaire, de 4 €, pour s’établir à 624 €/1 000 litres. Cette progression du prix du lait français se déroule dans un contexte européen alourdi et accentue le fossé avec les prix pratiqués chez nos partenaires. Exprimés en matière sèche utile, les prix du lait de chèvre en Espagne et aux Pays-Bas sont respectivement 25 % et 18 % moins élevés qu’en France.

Les charges en élevage progressent inexorablement

Amorcée mi-2016, la hausse des charges en élevage caprin s’est poursuivie début 2018. L’Ipampa-lait de chèvre s’est ainsi établi à l’indice 101,3 au 2e trimestre (base 100 = 2015), soit quasiment 2 % au-dessus de 2017 et 4 % au-dessus de 2016. Si la grande majorité des postes de dépense sont orientés à la hausse, l’Ipampa est principalement tiré par l’explosion du prix de l’énergie au 2e trimestre (+16 %/2017), dans le sillage du prix du pétrole. Cette hausse du prix des moyens de production devrait s’accélérer sur la seconde partie de l’année : le prix du pétrole est toujours orienté à la hausse mais c’est surtout le prix de l’alimentation achetée, premier poste de dépenses en élevage caprin, qui devrait augmenter. En effet, d’un côté, le cours des céréales s’est orienté à la hausse. De l’autre, la sécheresse qui a touché (et touche encore parfois) quasiment l’intégralité du territoire a limité la production fourragère et a conduit à l’utilisation précoce des stocks.

Les plus lus

<em class="placeholder">Chèvres saanen au pâturage dans la Drôme</em>
« Je fais pâturer mes chèvres depuis trois ans mais je dois m’habituer à la fluctuation du lait dans le tank »
Marjorie Pallais a progressivement sorti ses 220 chèvres au pâturage. Elle s’est construit des références de pousse de l’herbe,…
<em class="placeholder">Édouard Guyot et Benoît Chazelle au milieu de leurs chèvres alpines au pâturage dans le Rhône</em>
Dans le Rhône, Les Alpines du Lac croient en la génétique pour rechercher de l’autonomie
Dans les hauteurs des Mont du Lyonnais, Benoît Chazelle et Édouard Guyot élèvent une centaine de chèvres alpines avec technicité…
<em class="placeholder">Marc de raisin</em>
« Les chèvres peuvent valoriser les sous-produits de l’industrie agroalimentaire »
Lors de la conférence européenne caprine de l’IGA (International Goat Association) qui s’est tenu à Tenerife en Espagne, Anna…
<em class="placeholder">Aliments pour le bétail</em>
Les ruminants valorisent les coproduits agroalimentaires
La valorisation des coproduits issus des industries agroalimentaires en alimentation animale contribue à limiter la concurrence…
Fermier d'Or
Le concours Fermier d'or récompense les meilleurs fromages de chèvre fermiers d'Auvergne-Rhône-Alpes
Fromages, yaourts, saucissons : des produits caprins en or ! Après trois jours de dégustation dans le Puy-de-Dôme, le concours…
<em class="placeholder">Pesée des chevrettes</em>
Dans les yeux d’Amélie : « Mon projet d’élevage de chèvres commence à peser »
Entre pesée des chevrettes et déménagement à préparer, le début d’été a été bien chargé et les vacances attendues avec impatience…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre