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Le Chili minier soutient les éleveurs de chèvres

Un projet de soutien aux populations du désert d’Atacama s’appuie sur le développement de l’élevage caprin.

La maigre pitance du désert d'Atacama permet aux chèvres de produire en moyenne 80 kilos de lait par an. Image tirée du film Les soeurs Quispe sorti en juin 2014.
La maigre pitance du désert d'Atacama permet aux chèvres de produire en moyenne 80 kilos de lait par an. Image tirée du film Les soeurs Quispe sorti en juin 2014.
© Les soeurs Quispe

Dans le désert d’Atacama au Chili, la province du Tamarugal a basé principalement son économie sur l’extraction minière. Un sixième du cuivre mondial sort ainsi des mines de Chuquicamata et Radomiro Tomic. D’importantes réserves de lithium, de fer, d’argent et d’or sont aussi exploitées dans le désert. Mais si ces mines apportent d’importants revenus au pays, les populations autochtones ne tirent pas forcement profit de la richesse des sous-sols. Notamment les amérindiens Aymara qui vivent dans des conditions précaires en élevant des chèvres adaptées à l’extrême aridité de la zone.

Ainsi, les chèvres de race Criolla, avec une influence marquée de saanen et anglo-nubiennes, montrent une bonne adaptation aux conditions difficiles de la pampa chilienne. Elles se nourrissent notamment des feuilles et des fruits du tamarugo, un arbre qui à la propriété remarquable de puiser l’eau uniquement à partir de la rosée. La production laitière reste faible avec une moyenne de 80 kilos par chèvre et par an. « Nous transformons le lait en fromage mais seules quelques boutiques nous en achètent de façon informelle » explique Ángela Mamani Rojas, une éleveuse de la zone. L’autre valorisation économique provient de la viande avec des chèvres qui pèsent entre 30 et 80 kilos et des boucs, entre 50 à 90 kilos.

 

Mais à 1 800 kilomètres de la capitale Santiago, les abattoirs manquent. Les éleveurs concentrent alors la vente de viande pendant deux grandes fêtes en juillet et en décembre, quand la population s’accroît provisoirement et que des abattoirs mobiles sont installés.« Nous arrivons à vendre des animaux vivants une fois par an pendant la fête de La Tirana » explique Ángela Mamani Rojas. Pendant cette fête, plus de 200 000 personnes se rassemblent dans le village de La Tirana pour rendre hommage à la Virgen del Carmen. Le reste du temps, la viande est vendue sous forme séchée, salée et découpée en fines lanières.

Pour tenter d’aider ces communautés rurales, le fonds chilien d’innovation pour la compétitivité a chargé l’université de Los Lagos d’apporter une assistance technique aux éleveurs de cette région. Il se base pour cela sur le Centre de reproduction animale (Craula) installé à Pozo Almonte qui espère développer la sélection génétique des animaux les plus adaptés aux conditions désertiques. L’autre volet du projet d’appui porte sur la commercialisation des fromages, de la viande, mais aussi du cuir et de la laine. À court terme, les efforts sont surtout mis sur l’amélioration sanitaire avec la vaccination des cheptels.

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