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Innover pour se dégager du temps

Au Gaec Agrocap, en Vendée, les innovations sont rentables et en adéquation avec les objectifs que les associés se sont fixés en matière de qualité de vie. Le passage en bio, en 2010, s’est inscrit dans cette démarche.

L'achat d'un roto traite de 32 places a permis aux éleveurs d'optimiser leur temps de travail  © DR
L'achat d'un roto traite de 32 places a permis aux éleveurs d'optimiser leur temps de travail
© DR

En 1994, Mickaël Pasquier et Laurent Vincendeau finalisent leur projet d’installation avec la mère de Mickaël à la ferme de Malatrait à la Flocellière, en Vendée au sud de Cholet. Le Gaec a installé le troupeau caprin dans des bâtiments bovins existants et les a aménagés pour un coût raisonnable. Dès leur installation, les deux hommes ont des objectifs "très sociaux avec, pour chacun, un week-end libre sur deux et trois semaines de congé par an. C'était important pour nos vies familiales et notre épanouissement personnel". Afin d’optimiser le temps consacré à la traite, les éleveurs ont construit en 2002 un nouveau bâtiment de 400 places et ont fait l’acquisition d’un roto de traite de 32 places. Ils souhaitaient en effet "optimiser le temps de travail et rendre le travail du week-end possible à une seule personne". L’achat de ce roto leur a donc permis d’atteindre leur objectif. Ils ont aussi rapidement mécanisé certains travaux, comme l’alimentation, sans pénaliser les revenus. Dès leur installation, ils ont travaillé sur deux points essentiels, l’adaptation de l’exploitation à la PAC de l’époque et l’optimisation du potentiel des sols, avec la mise en place de l’irrigation sur environ 30 hectares. Cette adaptation a permis d’augmenter les rendements fourragers de 20 à 25 % et de diminuer les achats extérieurs.

Un passage au bio sans perte de rendement

En 2010, les éleveurs ont fait le choix de passer en bio ; une démarche qui s’inscrivait dans leur souhait de bonne de qualité de vie. Pour eux, c’était "un défi à relever de produire une alimentation saine avec notre exploitation en préservant l’environnement mais aussi notre santé, plus d’utilisation de pesticides : quel confort… !". Le rendement des surfaces fourragères n’a pratiquement pas changé. Grâce à l’irrigation, la quantité de matière sèche produite à l’hectare est identique. Mais la principale limite a été la gestion des mauvaises herbes notamment du rumex. Pour remédier à ce problème, ils ont choisi la rotation (deux cultures d’été successives) et l’arrachage manuel pour enrayer la propagation de cette plante. La ration du troupeau caprin a aussi été modifiée avec des fourrages plus riches en protéine, le maintien de l’ensilage de maïs et une diminution du concentré dans les rations. Le choix du passage en bio a augmenté les charges de structure et la quantité de travail mais pour les éleveurs c'était « indispensable » et ils assument leurs choix. Dans la conduite de leur troupeau, les éleveurs font face à quelques difficultés, notamment dans l’élevage des chevrettes qu’ils estiment pas encore maîtriser parfaitement. "Nous ne sommes pas au point dans la conduite de cet atelier qui représente l’avenir de notre troupeau, confient-ils. Nous devons améliorer le suivi sanitaire et trouver une alimentation plus performante".

Chiffres clés

2 associés
1 salarié à temps plein
125 hectares de SAU
30 hectares de praires naturelles
420 chèvres saanen
40 vaches allaitantes
560 cages mères à lapins
150 euros de marge pour 1 000 litres de lait
65 000 euros d’investissement pour le passage au bio

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