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Des méteils pour améliorer l’autonomie alimentaire

Les mélanges céréales protéagineux sont intéressants sur le plan agronomique et pour la ration des chèvres. Mais il faut mesurer leur valeur alimentaire pour bien les utiliser.

« Les méteils permettent des économies en intrants, rappelle Étienne Guibert de la Chambre d’Agriculture de Vendée. Notamment en jouant sur les complémentarités entre céréales et légumineuses pour l’utilisation de l’azote et grâce à l'effet positif de la structuration des sols sur la rotation ». Une cinquantaine d’éleveurs et techniciens caprins s’étaient réunis en Vendée le 14 avril dans le cadre du RedCap, pour échanger sur l’intérêt des mélanges céréales-protéagineux récoltés en grains. Pour construire un mélange, il faut prendre en compte divers éléments dont le contexte pédoclimatique, la sociabilité, la résistance aux maladies et à la verse et la valeur alimentaire des espèces implantées. Les céréales (telles que le triticale, l’épeautre, l’avoine) servent souvent de tuteur aux protéagineux. L’orge et le blé sont moins conseillés, car plus sensibles aux maladies. Les principaux protéagineux utilisés sont le pois fourrager (le pois protéagineux étant plus gélif et plus court), la vesce, le lupin ou le triticale (servant également de tuteur). « En présence de reliquats azotés dans le sol, il faut diminuer un peu les proportions de céréales pour ne pas déséquilibrer le mélange, car leur croissance sera favorisée » précise Étienne Guibert.

Un comptage nécessaire pour connaître la valeur alimentaire du méteil

« Les chèvres et les chevrettes consomment le méteil en graine entière ou aplatie, rappelle Théophane Soulard, d’Atlantic Conseil Élevage 17-85. Selon les rations et les stades physiologiques des chèvres, cela peut représenter entre 300 et 500 g par chèvre (soit 100-150 kg/chèvre/an). On peut également donner jusqu’à 50 kg/chevrette en méteil ». Pour affiner la ration, il est essentiel de connaître les proportions des différentes espèces dans le mélange récolté. « Un échantillon de 250 à 300 g de méteil doit être trié par espèce puis pesé. Connaître la proportion massique de chaque espèce est essentiel pour déterminer la valeur alimentaire du méteil, par comparaison avec les tables Inra ou par une analyse biochimique. C’est long, mais c’est impératif pour prévoir le rationnement ». Par ailleurs, la culture associée de céréales et de protéagineux permet un gain en valeur protéique par rapport à la culture en pure.

" Une priorité en élevage bio "

Alain Chaigneau, éleveur de chèvres en Vendée

« Je produis 230 000 litres de lait avec 280 chèvres conduites selon le cahier des charges de l’agriculture biologique. Je cultive ainsi des méteils depuis plusieurs années, que je distribue à hauteur de 300 grammes par jour. Mon mélange actuel est composé de 130 kg/ha de triticale, 80 kg de féverole, 30 kg de pois et 10 kg d’avoine par hectare. Le mélange récolté a été trié par mon conseiller d’élevage, afin de déterminer la valeur alimentaire du méteil (voir tableau ci-contre). Pour moi, l’autonomie alimentaire est une priorité en élevage bio, les achats d’aliments sont trop coûteux ! Pour les fourrages, je suis autonome. Pour la complémentation, c’est plus compliqué…"

Rajouter s’il y a la place le tableau des valeurs alimentaires en pj, dans l’encadré ou juste à côté.

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