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Effluents d´élevage
Chez Luc Jorigné dans les Deux-Sèvres, le choix d´une fosse couverte

Associé en GAEC, avec son beau-frère et leurs deux épouses à St-Georges de Noisné (Deux-Sèvres), Luc Jorigné exploite un troupeau de 500 chèvres Saanen dont les 387 000 litres de lait sont livrés au groupement coopératif Glac.


L´exploitation de Noisné couvre 130 ha mais présente la particularité de comporter deux sites, distants d´environ trois kilomètres : celui de la chèvrerie dans un hameau de quelques maisons et celui du troupeau de 61 vaches charolaises et leur suite à proximité du siège d´exploitation.
Le site de la chèvrerie n´était pas intégrable dans le cadre du PMPOA1, c´est la mise aux normes de l´atelier bovin allaitant qui a conduit celle des bâtiments caprins(1). Luc Jorigné se souvient des différentes étapes de cette mise aux normes sur le point de s´achever.
Construction de la fosse de stockage avant sa couverture. ©D. R.

« Au départ, on ne savait pas très bien quel type de système choisir afin de traiter les effluents de la salle de traite. C´est en montant le dossier du premier Dexel, pour les bovins, que les choses se sont décantées avec les conseillers de la Chambre d´agriculture. Pour les bovins, les fumiers sont gérés majoritairement en litière accumulés curés tous les deux mois et stockés aux champs sur les parcelles avant épandage.
La fumière existante a été conservée pour stocker le fumier de la stabulation vaches allaitantes curé entre un et deux mois durant la période hivernale ; cette fumière a été couverte pour éviter les apports d´eau de pluie générateurs de jus qu´il aurait fallu collecter dans une fosse. Par contre, pour le site caprin, nous avions le choix entre une fosse de stockage et un système de traitement. Très vite, les filtres plantés de roseaux ou les fossés de lagunage ont été écartés car l´emplacement disponible se trouvait trop proche d´une petite rivière. Nous avons donc opté pour le stockage dans une fosse et l´épandage avec une tonne de lisier.
Après réflexion, il nous a semblé préférable de choisir une fosse en béton couverte pour éviter tout risque de nuisance des odeurs vis-à-vis de nos voisins dont les maisons sont assez proches. De plus, je considère que, par rapport à une fosse ouverte, c´est une sécurité vis-à-vis de mes enfants et de ceux du hameau.
Les possibilités d´épandage sur nos parcelles ont nécessité une durée de stockage de cinq mois. En effet, la fosse doit être vidée en octobre-novembre et en mars, sur des sols suffisamment porteurs, non détrempés par les pluies. Sur cette base, il nous fallait donc 90 m3 de volume de stockage, c´est-à-dire une fosse de 10 m de long, 3 m de large et 3 m de hauteur. Le volume de la fosse ne dépend pas directement du nombre de chèvres, mais de la quantité d´eau réellement utilisée pour le lavage du circuit de traite (en fait c´est le volume de remplissage du bac de lavage) et pour le nettoyage du tank à lait.
Mi 2003, nous avons déposé notre dossier de mise aux normes (le Dexel) avec l´aide de la Chambre d´agriculture auprès de la DDAF pour savoir si nous pouvions prétendre à une subvention. La réponse de la DDAF nous est parvenue début 2004 avec le montant de la subvention qui s´élève à 36 % du coût total des travaux (13 000 euros). Il nous reste donc 64 % à autofinancer. Le chantier a démarré en octobre 2004 et nous avons un an et demi pour achever les travaux. Fin 2004, deux tiers des travaux sont faits. Il nous reste à couvrir la fosse, installer les raccordements des eaux à la fosse et ensuite à reboucher le trou. La mise en oeuvre de la fosse devait intervenir vers mars 2005 et les premiers épandages, avec une tonne à lissier d´une Cuma voisine, sont prévus en juin.
Avec le recul, je pense qu´il était nécessaire de régler notre problème d´effluents notamment pendant la période de colostrum lequel était, jusqu´à présent, rejeté dans le milieu naturel. La décision prise est bonne car elle se situe dans une logique de protection de l´environnement. »
(1) Actuellement la mise aux normes se fait dans le cadre du PMPOA 2. Comme le département des Deux-Sèvres est classé entièrement en zone vulnérable, tous les élevages sont concernés, y compris les élevages caprins, même de 50 chèvres.
Pour en savoir plus
Voir dossier de Réussir La Chèvre de Janvier-Février 2005 intitulé « Gérer les effluents pour être aux normes ». (Réussir La Chèvre nº266, 11 pages).

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