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Fourrage et production
Caprins : choisir un système alimentaire adapté

Le choix du système alimentaire va influencer de nombreuses composantes de l´élevage. Un colloque à Niort faisait la synthèse des résultats des réseaux d´élevage et apportait des éléments de comparaison et de choix.


Lors du colloque organisé le 5 mai dernier à Niort par la chambre d´agriculture et le syndicat caprin des Deux-Sèvres, les coûts et enjeux des différents systèmes alimentaires étaient à l´étude. En se basant sur les synthèses des résultats technico-économique du réseau d´élevage caprin de Poitou-Charente et Pays-de-la-Loire, les conseillers des chambres d´agriculture et du contrôle laitier ont pu éclairer les témoignages de quatre éleveurs venus présenter leur système.
« Il existe autant de systèmes alimentaires qu´il y a d´éleveurs » prévient d´avance Sébastien Bessonnet de la chambre d´agriculture de Charente-Maritime. Mais passé ce constat, une classification a permis de différencier les élevages de Poitou-Charente et Pays-de-la-Loire. Les trois systèmes les plus présents dans la région sont les rations sèches à base de foin, les rations à bases de foin et/ou de paille et de déshydratés et les rations à base d´ensilage de maïs. Les rations à base de foin et de déshydratés s´entendent pour les élevages utilisant plus de 150 kilos de déshydratés par chèvre et par an.
La qualité du fourrage est déterminante sur les coûts alimentaires et donc l´efficacité de l´élevage. ©D. Hardy

Le coût alimentaire moyen est de 180 euros par 1000 litres
L´alimentation est un poste qui influence de nombreuses composantes de l´élevage. Quelque soit la thématique étudiée, son impact est important. Les résultats observés sont donc souvent croisés avec les systèmes alimentaires.
Tous systèmes confondus, le coût alimentaire moyen est d´environ 180 euros par 1000 litres de lait produits. Mais cette moyenne masque de fortes disparités puisque les coûts alimentaires oscillent entre 100 et 250 euros les 1000 litres.
En fait, pour bien cerner l´importance du coût alimentaire sur les résultats de l´exploitation, il faut savoir qu´il représente les trois quarts des charges opérationnelles de l´atelier caprin, 30 % du produit caprin, 35 % des charges totales de l´exploitation et jusqu´à deux fois la valeur du résultat disponible.
Selon les résultats observés dans le réseau d´élevage caprin, il apparaît qu´il n´y a pas de différence de coût alimentaire entre les grands troupeaux et les plus petits. « De même, explique Sébastien Bessonnet, nous aurions pu croire qu´avec une production laitière plus élevée par chèvre, le coût alimentaire était dilué. Même s´il y a une tendance en ce sens, celle-ci n´est pas significative ».

En fait, chaque système alimentaire a un coût différent, et au regard de cela, une nécessité de production laitière par chèvre également différente.
Quel que soit le système, les coûts alimentaires sont très variables. Ils sont dépendants de la disponibilité et de la qualité des fourrages, de l´achat d´aliments déshydratés et de la consommation ou non de céréales.
Quoi qu´il en soit, le facteur le plus important reste l´efficacité de l´élevage et donc de l´éleveur.
En étudiant l´autonomie alimentaire des exploitations du réseau, les conseillers des chambres d´agriculture et du contrôle laitier ont constaté que les élevages les plus autonomes obtiennent des coûts alimentaires moyens plus faible (- 35 euros par 1000 litres).

De même, ce sont ces élevages les plus autonomes qui semblent montrer les performances laitières les plus élevées (+ 40 litres par chèvre). Rappelons que l´autonomie alimentaire correspond à la part d´aliments produits sur l´exploitation par rapport à ceux consommés.
Le choix alimentaire n´est jamais neutre puisque le coût alimentaire représente jusqu´à 70 % des charges opérationnelles. Ainsi, gérer son exploitation, c´est avant tout gérer son système alimentaire. Le choix d´un système alimentaire doit répondre aux attentes de l´éleveur, directement sur son exploitation, mais également, indirectement, pour et par la filière caprine à moyen et long terme (image, marchés, transmission des exploitations).
« Chaque système a ses avantages et ses inconvénients, conclut Sébastien Bessonnet, il n´y a pas de solution toute faite ». Choisir un système alimentaire, c´est trouver une cohérence de tous les facteurs environnants qui permettront aux éleveurs de vivre de leur travail demain.
En une année, une chèvre peut ingérer l´équivalent de cette charrette, c´est-à-dire 1000 kilos de foins, 300 kilos de céréales et protéagineux et du sel. ©J.-C. Le Jaouen

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